La popularité associée aux NFT est presque aussi importante que les arnaques et les piratages qui y sont liés. En l’occurrence c’est un premier délit d’initié qui a été commis aux Etats-Unis, perpétué par un ancien haut placé de la plateforme d’échange OpenSea, l’une des plus fréquentée du marché.
Qu’est-ce qu’un délit d’initié ?
Le délit d’initié est une infraction commise par un investisseur qui utilise des informations privilégiées et qui sont censées être confidentielles afin de s’enrichir à titre personnel. Cette infraction est courante dans le monde de l’investissement boursier. Compte tenu de la nature des jetons non fongibles, il était fort probable que tôt ou tard ce type d’infraction s’y étende.
L’achat d’un NFT avant sa mise en avant
C’est au cours de l’année 2021, une année très riche dans le développement des actifs numériques, qu’un chef de la plateforme OpenSea a profité d’informations confidentielles pour s’enrichir à titre personnel.
Compte tenu de sa position de dirigeant dans l’entreprise, il était tenu au courant des prochaines collections de NFT qui allaient être mises en avant sur la plateforme. Au vu de la popularité du site, cette mise en avant représente forcément un gain de valeur de l’actif numérique.
La connaissance de ces informations a permis à cet américain de se procurer les NFT avant qu’ils ne soient mis en avant. Cela dans le but de les acquérir à un prix bien plus avantageux puis de les revendre une fois la demande et le prix en hausse. Une méthode fructueuse étant donné qu’il aurait parfois multiplié par cinq son investissement, reste à savoir pour quels risques.
Une peine lourde à titre d’exemple dissuasif ?
Les activités illégales perpétrées par ce haut placé ont été découvertes grâce à l’étude de transactions suspectes réalisées sur la blockchain Ethereum. Les transactions en crypto monnaies ont la réputation d’être anonymes et sécurisées mais certains investigateurs ont réussi à remonter la trace de l’employé d’OpenSea.
La plateforme n’a pas attendu pour licencier l’accusé, ils y voient ici une violation de la politique de confiance et de sécurité qui est l’essence même du web 3.0.
Selon la justice américaine ce type d’infraction qui existe depuis longtemps risque de s’étendre aux actifs numériques, et ce, même en la présence de toutes ces sécurités informatiques.
Le prix à payer est pourtant très élevé. En effet, pour blanchiment d’argent et fraude électronique, l’ancien employé d’OpenSea risque une peine de prison de 40 ans, de quoi en dissuader certains d’exploiter le vide législatif qui existait en matière de NFT.
Lou GOMEZ-REY
M2 Cyberjustice 2021-2022
Sources :
https://coins.fr/nft-ex-employe-opensea-accuse-delit-initie/
https://bruzzodubucq.com/2022/04/27/le-marche-des-nft-nouveau-theatre-de-delits-dinitie/
https://cryptoactu.com/nft-vs-delit-initie-bientot-titres-financiers/
