Au cœur des récits de science-fiction depuis des années, les robots intriguent, fascinent et effraient. Ils représentent à la fois cet aspect révolutionnaire d’un futur tout numérique, mais aussi une véritable dystopie d’un monde contrôlé par les machines. À une époque où les robots humanoïdes fleurissent, allant du robot infirmier au robot de combat, il y a lieu de se poser de légitimes questions quant à leurs utilités et leurs impacts sur notre société.
- Des robots pas si futuristes qu’il n’y paraît
Les robots, et a fortiori les robots à forme humaine, sont pour l’heure en phase de développement et d’expérimentation. Ces machines s’avèrent être complexes, techniques et coûteuses à créer. Toutefois, le concept même de robot existe depuis des milliers d’années.
Si l’on remonte l’histoire, on retrouve Héphaïstos qui, dans l’Iliade d’Homère, créait des domestiques en or dotées de voix humaines. De plus, il créa aussi un robot nommé Talos pour protéger une île dans un autre mythe. Puis, en 250 av. JC, c’est Lie Yukou, un philosophe chinois qui mentionnait un robot humanoïde dans son texte Liezi.
Au fil de l’histoire, on retrouve des robots dans des travaux d’illustres créateurs tels que Léonard de Vinci avec son robot-soldat ou Nikola Tesla en 1898 avec ses bateaux télécommandés.
Dès lors, il s’avère que le concept même du robot est quelque chose qui a toujours attiré l’homme. Volonté de créer un humain amélioré ou simplement de mettre en œuvre des capacités technologiques, il est évident que les robots attirent.
- Une complexité technique au service d’une société entière
Les robots sont qualifiés de « mécatroniques » dans la mesure où leur conception se base sur de la mécanique, de l’électronique et de l’informatique. Dans leur définition la plus simple, les robots servent à réaliser des tâches de façon automatique en suivant un programme précis ou en reproduisant des actions.
Toutefois, force est de constater que lorsqu’il s’agit de robots humanoïdes, l’exercice est bien plus complexe. Le robot doit être en mesure d’imiter les mouvements humains, donc d’apprendre à tenir debout, sur deux jambes, en équilibre. Il doit être articulé et en mesure de communiquer vocalement ou d’avoir des émotions faciales.
À l’heure actuelle, les robots humanoïdes se développent afin d’assister les humains dans leurs tâches quotidiennes qui peuvent être redondantes ou délicates. À l’instar de EVE développé par la startup 1X, les robots humanoïdes servent en renfort pour déplacer des objets, surveiller des endroits où porter des charges.
De plus, on peut aussi citer Phoenix, développé par Sanctuary AI, qui a pu réaliser plus de 110 tâches dans un magasin de Vancouver telles que l’emballage de marchandises, le pliage de vêtements ou le nettoyage du magasin.
Tous ces robots ne cessent de se développer, de s’améliorer en analysant des gigantesques quantités de données et en incorporant les avancées technologiques actuelles.
- Où se place l’intelligence artificielle dans tout cela ?
L’intelligence artificielle suscite toute l’attention : pour certains, c’est une prouesse technologique, là où pour d’autres, c’est un fléau qui se déverse sur la société. Tout particulièrement, les modèles de langage tels que ChatGPT interrogent sur leur efficacité, mais surtout sur leur fiabilité.
Cependant, c’est précisément l’intelligence artificielle, combinée à un visage capable de changer d’émotions, qui permet à des robots humanoïdes comme Ameca d’être si efficaces. Développée par Engineered Arts, Ameca est un robot capable d’interagir avec les humains, voire même de réfléchir par lui-même.
En donnant aux robots la capacité d’agir et de parler comme les humains, on leur permet donc d’apprendre sur nos comportements, nos réactions et nos émotions. Dès lors, les robots seront donc capables de comprendre leurs créateurs, mais sans nécessairement faire preuve d’empathie.
- Doit-on les craindre ?
En tant que robot, Ameca témoigne d’un pragmatisme redoutable quant à l’avènement de l’intelligence artificielle. Bien que cette dernière lui soit vitale pour s’exprimer, Ameca n’hésite pas à mettre en garde sur de potentielles dérives si de telles technologies ne sont pas utilisées de façon raisonnable et encadrée. En ce sens, Ameca estime qu’il est nécessaire de poser des règles et des normes.
Ameca était aussi présente lors de la conférence « AI for good » (l’intelligence artificielle pour le bien social) organisée par l’Union internationale des télécommunications en juillet 2023.
Interrogée sur la confiance que l’on peut lui accorder, Ameca répondait avec sérieux : « La confiance se mérite, elle ne se donne pas » et préconisait la communication entre les humains et les machines.
Une de ses collègues, Sophia (développée par Hanson Robotics), estimait que les robots sont supérieurs aux hommes dans leurs capacités à prendre des décisions. Dépourvus d’émotions et de préjugés, capables d’analyser de grosses quantités de données quasi instantanément, les robots ont effectivement de bonnes capacités décisionnelles.
Toutefois, Sophia note qu’en combinant l’intelligence émotionnelle des humains à l’intelligence artificielle des robots, « nous pouvons accomplir de grandes choses ». En ce sens, quand on demande à Ameca si elle serait capable de mentir, elle répond « Personne ne peut vraiment en être sûr, mais je peux vous promettre d’être toujours honnête et digne de confiance avec vous ».
Le développement des robots humanoïdes en parallèle à l’intelligence artificielle peut effrayer. Cependant, ces avancées technologiques doivent être accompagnées et encadrées afin d’en tirer le meilleur parti.
Léonard Simoens
Master 2 Cyberjustice – Promotion 2023/2024
Sources :
- https://news.un.org/fr/story/2023/07/1136687
- https://www.engineeredarts.co.uk/robot/ameca/
- https://www.youtube.com/watch?v=X1pzas9Anbk
- https://www.presse-citron.net/apres-lia-les-robots-domestiques-arrivent-chez-vous/
- https://en.wikipedia.org/wiki/Humanoid_robot
- https://fr.futuroprossimo.it/2023/09/sanctuary-ai-promette-robot-domestici-in-meno-di-10-anni/