You are currently viewing Conquête spatiale : l’épopée des constellations, entre rivalités et harmonie stellaire
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Dans l’immensité du ciel, la constellation Starlink, façonnée par l’entreprise Space X d’Elon Musk, visible à l’œil nu, sème confusions et questionnements. 

Cette épopée spatiale dévoile un tableau grandiose où la lumière des étoiles éclaire les contours délicats d’enjeux économiques, géopolitiques, et de quêtes pour la sécurité, la souveraineté et l’harmonie au sein de l’espace cosmique. 

Les constellations satellites, les gardiennes de nos télécommunications

Les constellations satellites, pivots des télécommunications mondiales, regroupent des centaines de satellites assurant communication, navigation et observation planétaire. 

Deux catégories sont distinguées : 

  • les satellites géostationnaires (GEO), à 36 000 km d’altitude, idéaux pour la météo et la télévision,
  • les satellites en orbite basse (LEO), à une altitude inférieure à 2 000 km d’altitude, offrant une latence plus faible, légers et économiques, privilégiés pour l’observation en temps réel, la surveillance météorologique et la navigation par satellites.

Dans la galaxie des télécommunications, les constellations satellites éclairent un ciel spatial en ébullition, avec les États-Unis (SpaceX, Amazon), l’Europe (Eutelsat-OneWeb) et la Chine (G60 et Guo Wang) orchestrant une compétition céleste impitoyable.

Le firmament en ébullition

Dans le paysage spatial d’octobre 2023, plus de 5 000 satellites Starlink, sur les 42 000 initialement prévus, sont déjà en orbite basse. Afin de concurrencer ce projet, le dirigeant d’Amazon, Jeff Bezos, engagé dans la course spatiale, annonce le projet Kuiper, visant à lancer plus de 3 000 satellites en orbite basse d’ici le début de l’année 2024.

Dans sa quête d’autonomie technologique, la Chine renforce son influence avec l’expansion du projet G60, aux côtés de Guo Wang, portant ainsi leur constellation à 25 000 satellites en orbite basse (LEO). 

De son côté, en septembre 2023, la société française Eutelsat acquiert OneWeb, une entreprise britannique possédant plus de 600 satellites LEO, après une reprise en 2020 par l’État britannique et le conglomérat indien Bharti en 2020.

Cette dynamique de l’espace suscite une réflexion sur les différentes approches des acteurs majeurs, privés et publics.

Etoiles en guerre et souveraineté

Starlink, le projet SpaceX d’Elon Musk, rencontre un succès mondial avec plus de 2 millions d’abonnés, mais des inquiétudes éthiques surgissent. Ce dernier a interrompu le service en 2022, prétendument pour contrer une utilisation militaire par des drones sous-marins ukrainiens, soulevant des questionnements sur le rôle des entreprises privées dans les conflits, notamment en Europe.

Simultanément, la fusion entre Eutelsat et OneWeb, valorisée à 4 milliards de dollars pour la création d’un réseau LEO de deuxième génération avec des satellites GEO, d’ici début 2028, est saluée par le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire.

Toutefois, des préoccupations émergent concernant la participation d’Eutelsat dans le projet IRIS2 de l’Union européenne, avec des avertissements sur d’éventuels conflits d’intérêts liés au Brexit. Ces développements soulèvent des interrogations sur l’impact de la fusion sur IRIS2, mettant en évidence les divergences stratégiques avec Starlink. Dans cette compétition spatiale, IRIS2, initiative de l’Union européenne, se profile comme un système novateur de communication sécurisée, prévu pour une mise en service en 2024, intégrant des technologies avant-gardistes, telles que la cryptographie quantique.

La montée en puissance de Starlink met en évidence l’influence d’Elon Musk, tandis qu’Eutelsat, participant à IRIS2, consolide la souveraineté européenne dans le domaine des télécommunications. Ces évolutions soulignent l’accroissement significatif de la concurrence entre les entreprises privées dans des secteurs stratégiques, incitant les gouvernements à développer des stratégies réfléchies pour protéger leur autonomie technologique et géopolitique. 

Orange dans l’espace, le marché de la connectivité à très haut débit en France

En novembre 2023, Orange a dévoilé son service haut débit par satellite, initialement orchestré par Nordnet, mais rapidement fusionné à la marque Orange pour tirer parti de sa notoriété.

Avec un investissement de 175 millions d’euros dans le satellite le plus puissant à ce jour, Orange, en partenariat avec Eutelsat, élargit habilement son réseau satellite vers les zones non desservies, surmontant les défis du déploiement de la fibre.

Cette stratégie renforce la position d’Orange en France sur le marché des télécommunications, s’inscrivant parfaitement dans la transition technologique du groupe, prévoyant la clôture du réseau cuivré d’ici 2030.

Cette initiative, conjuguée à la couverture fibre de 80 % en France, répond à la demande croissante de connectivité haut débit, comme en attestent les 10 000 abonnés de Starlink en France.  Le succès initial de cette solution incite Orange à maintenir une compétition dynamique, ouvrant ainsi de nouveaux horizons.

Orange renforce sa compétitivité contre Starlink et vise à rivaliser avec la future constellation Kuiper d’Amazon, afin de ne pas laisser d’autres acteurs s’emparer de sa part du marché de la connectivité haut débit.

Dans le vaste théâtre céleste, les constellations satellites, telles les étoiles guidant nos communications, tissent une histoire captivante. Starlink, déployant toute sa splendeur céleste, soulève des questionnements teintés de pensées éthiques. Les danses stellaires de la Chine, d’Amazon et d’Eutelsat résonnent en harmonie et en discordance, créant une symphonie d’ambitions et de préoccupations. Orange, tel un astre naissant, tente d’éclairer l’espace français. La conquête spatiale devient un poème, invitant l’humanité à composer une mélodie pour préserver son avenir parmi les étoiles, entre rivalité et harmonie, technologie et éthique.

 

Emma Wack Wendling

Master 2 Cyberjustice – Promotion 2023/2024

 

Sources :

 

A propos de Emma WACK WENDLING

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