L’Afrique, le « continent du XXIe siècle », a entamé sa transition numérique. De nombreux acteurs sont à l’œuvre pour réaliser cet immense chantier. Parmi eux, la France.
La transition numérique du continent Africain
Le continent a définitivement entamé sa révolution numérique. La pandémie du COVID-19 a rappelé l’urgence de ce processus et permis d’accélérer la transformation. L’Afrique part de loin. Elle a accusé un fort retard en termes de développement et le numérique en fait partie. Bloquée en bas des classements internationaux, elle a dû trouver sa propre voie.
En matière de technologies de l’information et de la communication, le développement de la téléphonie fixe a vite été avorté pour laisser place aux mobiles. Fin 2018, il y avait 456 millions d’abonnés rien qu’en Afrique subsaharienne. C’est là qu’il y a le taux de croissance annuel le plus élevé (4,6%). D’ici la moitié de la décennie, le nombre d’abonnés mobiles uniques devrait atteindre 600 millions dans la région. Toutefois, cela ne signifie pas que le déploiement d’internet suit ce rythme effréné. Toujours fin 2018, seulement 23% de la population utilisait internet sur leur mobile de manière régulière.
Les défis numériques restent nombreux. Une nouvelle économie est en train d’émerger. Plus important encore, le numérique pourrait accélérer le développement de nombreux pays africains.
Une participation française à de nombreux projets
La révolution numérique africaine n’est pas un phénomène complètement endogène. Elle peut s’appuyer sur la coopération et la solidarité internationale. Parmi les nombreux acteurs investis se trouvent la France et notamment sa banque publique de développement : l’AFD (Agence Française de Développement). Cette institution se définit sur son site comme un « établissement public qui contribue à mettre en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale ». Chaque année, elle engage des milliards d’euros dans des centaines de projets à travers le monde.
L’Afrique, et notamment ses pays les moins avancés (PMA), est la cible prioritaire de la politique française d’aide au développement. Un tiers de son aide publique au développement lui est destinée, une part qui ne cesse d’augmenter.
L’AFD veut accompagner la révolution numérique en cours en Afrique. Elle précise sur son site : « L’AFD vise à promouvoir le rôle de ces technologies pour l’accélération des trajectoires de développement ». Elle a pour objectif d’accélérer l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’ONU. Pour y parvenir, elle finance et accompagne de nombreux projets à travers le continent.
Le dernier projet date de janvier 2023 et vise à accompagner la numérisation des services publics rwandais ainsi qu’à soutenir l’innovation. Dans le cadre de sa Stratégie nationale de transformation (2017-2024), le Rwanda vient d’obtenir un prêt de 37 millions d’euros (soit plus de 43 milliards de francs rwandais) de la part de l’AFD. Les deux parties espèrent moderniser les administrations et poursuivre l’investissement dans le domaine spatial.
Léo Tarpin
M2 Cyberjustice – Promotion 2022/2023
Sources :
– Rapport « L’Economie Mobile Afrique Subsaharienne 2019 » par GSM Association
– https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/38534-la-revolution-numerique-en-afrique
– https://www.afd.fr/fr/page-thematique-axe/numerique-et-innovation
– https://www.afd.fr/fr/actualites/rwanda-pret-numeriser-services-publics-et-soutenir-innovation