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L’année passée, un groupe de chercheurs américains a dévoilé sa surprenante création : les xenobots, à savoir les premiers robots vivants, créés à partir de la cellule souche de la grenouille Xenopus Laevis, d’origine africaine. Leur particularité : leur capacité à se reproduire, et ce, de manière totalement autonome.

Que sont exactement les xenobots ?

            Les xenobots sont les premiers robots vivants. Leur singularité repose sur le fait qu’ils peuvent se reproduire, grâce à la reproduction cinétique. Ils furent créés en 2020, par un groupe de chercheurs de l’Université du Vermont, aux Etats-Unis. C’est le 13 janvier 2020, qu’ils ont publié leurs recherches ainsi que l’intégralité de leur démarche dans Proceedings of the National Acamedy of Science.

            Comme précisé ci-dessus, ces organismes synthétiques sont composés de cellules ayant été empruntées à la grenouille Xenopus Laevis, d’origine africaine. Vous l’aurez remarqué, c’est d’ailleurs l’origine du terme « xenobots ». Chaque xenobot est composé de 3000 cellules environ. Concernant leur diamètre, ils ne dépassent pas les un millimètre.
En premier lieu, leur conception s’est faite à l’aide du virtuel, sur un super-ordinateur, pour imaginer cette forme de vie à partir de cellules issues des tissus musculaires et de la peau de grenouille. Puis, ils ont finalement été conçus dans la « vie réelle », à mains humaines. Etant donné qu’ils sont composés de cellules vivantes, on peut se demander s’ils peuvent réellement être considérés comme des « machines ». En effet, on pourrait les voir comme un « entre-deux », mi-robots, mi-vivants. Les chercheurs les perçoivent d’ailleurs de cette manière, l’un d’eux ayant dit : « Ils ne sont pas un robot traditionnel ni une espèce connue d’animal. C’est une nouvelle catégorie d’artéfact : un organisme vivant et programmable ». Néanmoins, s’ils sont classés dans la catégorie « robots », c’est bel et bien parce qu’ils ont une réelle autonomie.

            Ces xenobots font énormément parler d’eux car ils ont la capacité de se reproduire de manière cinétique. La réplication cinétique est « un processus connu pour se produire au niveau moléculaire, mais jamais observé auparavant à l’échelle de cellules entières ou d’organismes. » Suite à la réussite de ce type de réplication, plusieurs formes corporelles ont été testées afin de parvenir à choisir la plus efficace pour les futures réplications. La forme finale est celle en forme de C, que l’on peut comparer à Pac-Man. Pour quelle raison ? Eh bien parce que cette forme inspirée de la lettre C, offre la possibilité d’accroître les chances de « répéter cet auto-réplication sur plusieurs générations ».

         Une utilité médicale ? 

            Ces xenobots semblent être en mesure de révolutionner le domaine de la médecine, mais aussi celui de l’écologie ; bien qu’ils n’aient pas encore eu le temps ni l’opportunité de faire leurs preuves en pratique. En effet, le caractère hybride de ces xenobots est source d’inspiration. On peut par exemple imaginer des créations similaires, capables de collecter les microplastiques au fond des océans, ou bien encore d’intervenir dans le cadre de la médecine régénérative.

         La question de l’éthique

            On ne peut nier l’avancée que semblent représenter ces xenobots. Toutefois, la question de l’éthique se pose, et c’est plutôt légitime. En effet, on peut être quelques peu effrayé des éventuelles dérives, au vu de la capacité de ces robots à se répliquer, et ce, totalement seuls.

            De plus, les recherches ont été financées par l’agence fédérale américaine chargée du développement de technologies, la Defense Advanced Research Projects Agency, pour un usage spécifiquement militaire. De fait, cela peut être le présage d’utilisations qui ne sont pas forcément bienveillantes.

 

Linda Ragot

 

Sources :

A propos de COMED 2021/2022