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Composé de responsables politiques et de dirigeants du secteur privé mais aussi d’organismes de régulation et d’organisations internationales, le Comité directeur sur les données liées au climat est né. On y retrouve des acteurs importants tels que les membres de l’Alliance financière de Glasgow mais aussi l’OCDE ou encore le FMI.

Origine et objectifs du Comité

Le président français Emmanuel Macron ainsi que l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’ambition et les solutions en faveur du climat Michael R. Bloomberg, ont annoncé la création du Comité le 3 juin dernier. Ce dernier aura pour principale mission de rendre les données liées aux activités des entreprises en matière de climat, plus transparentes et accessibles. C’est en effet le manque d’uniformisation de la donnée par les acteurs du secteur privé qui est souligné par l’Elysée dans son communiqué de presse : « Le manque de données accessibles et normalisées limite la capacité des marchés et du grand public à lutter contre le changement climatique ».

Ce comité aura donc pour mission de piloter, recueillir, compiler et normaliser toutes ces données qui pourraient être utiles pour atteindre un objectif de zéro émission nette du secteur privé.

Les conclusions de ce nouveau Comité devront être présentées dans une feuille de route au cours du mois de septembre, à l’occasion de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Vers des données plus vertes ?

En février 2021, une feuille de route intitulée « numérique et environnement » avait été publiée par le gouvernement Castex. Cette dernière agissait en trois temps afin de réduire la consommation énergétique, à savoir : mesurer la quantité de données concernées, responsabiliser et enfin innover pour mener à bien des projets de transition écologique. Cependant, aucune transposition légale n’a suivi ce texte, bien que des guides pratiques et un référentiel aient été publiés en version bêta par la Mission interministérielle Numérique Ecoresponsable[1] (MiNumEco).

Cette forme d’abandon n’a pourtant pas empêché à des mouvements volontaires de voir le jour. C’est par exemple le cas du Climate Neutral Data Center Pact (CNCDP), engagement pris par des acteurs privés et des associations professionnelles concernés dans le domaine pour atteindre la neutralité carbone des data centers d’ici 2030. Ce Pacte couvre 5 domaines importants pour réduire l’empreinte carbone des datacenters, et l’on retrouve notamment la question de la conservation de l’eau ou encore de la récupération de la chaleur produite.

Néanmoins, l’implication de géants américains dans le projet pourrait remettre en question son efficacité. En effet, ceux-ci seraient en position de pouvoir piloter les groupes de travail et de coordonner les actions mises en œuvre par le pacte en raison de leur prééminence sur le marché. Une idée déjà contestée par le néerlandais Stijn Grove, membre du conseil d’administration du CNCDP : « Le Pacte compte 96 membres, chacun disposant d’une voix égale, des mêmes droits de vote et de la possibilité de participer et de contribuer, ce n’est tout simplement pas vrai que les entreprises américaines mènent les conversations ».

 

Les alliances se faisant plus nombreuses à l’échelle internationale, on peut constater qu’il est désormais essentiel, tant pour les acteurs du secteur privé que public, de s’unir pour la transition écologique notamment dans le domaine numérique.

 

Elsa Moriceau

Sources :

[1] https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/a-propos/

A propos de COMED 2021/2022