L’Afrique a toujours représenté un challenge total pour les pays occidentaux. En effet, de tout temps, le continent africain n’a cessé de les intéresser puisqu’ils y voient un vrai potentiel économique. Aujourd’hui, l’enjeu est tout autre : il s’agit de développer le numérique sur un continent où même le simple accès à Internet reste difficile.
Le développement de nouvelles technologies
L’Afrique a un fort potentiel quant au développement des nouvelles technologies. En effet, ce continent bénéficie d’une population très jeune (60% des individus ont moins de 25 ans).
De plus, de nombreux programmes se développent en Afrique afin de sensibiliser les jeunes au numérique, comme le programme « Digital Africa », lancé par Karim Sy en 2018, ou encore « Choose Africa » qui est un programme de soutien aux PME du continent.
Afin de sensibiliser les jeunes au développement du numérique, de nombreuses solutions pour smartphones et ordinateurs, sans barrière géographique ni linguistique, ont été imaginées dans un but éducatif.
Par exemple, des questionnaires intelligents permettent de donner des informations sur la création d’entreprises et d’actes juridiques ou faire une simple consultation en ligne.
La zone UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) aspire à un avenir prometteur concernant le développement du numérique et des nouvelles technologies.
Toutefois, sur un continent fragile comme l’Afrique, il faut faire attention aux besoins locaux, quant à la protection des droits de l’Homme, mais aussi la lutte contre la corruption et contre la diffusion de fausses informations.
Le développement de Legaltechs
Le développement des Legaltechs s’est accéléré à partir de 2017, avec la création de différentes plateformes comme Legal Sobra, Lega frik ou encore Lex Africa.
Au total, c’est une expansion considérable, qui a vu le jour fin 2016, avec le développement de plus de 314 hubs et accélérateurs. Ils ont servi de véritable tremplin quant au développement des nouvelles technologies.
L’université virtuelle du Sénégal a même créé en janvier 2019 une toute nouvelle licence intitulée Legaltech. L’objectif étant de disposer de connaissances nécessaires afin de pallier l’ineffectivité de la règle de droit par l’élaboration de solutions technologiques. Il s’agira de promouvoir des modes alternatifs de règlement des litiges, qui se basent sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication, afin de remédier à la difficulté d’accéder à un juge.
Non à la cybercolonisation
L’Afrique désire développer l’accès aux nouvelles technologies. Toutefois, elle demande le respect aux pays occidentaux. En d’autres termes, elle souhaite garder sa souveraineté numérique, afin de pouvoir aider les pays les plus en difficulté et en retard quant au développement des nouvelles technologies au sein de son continent.
L’Afrique doit faire face à de nombreux obstacles, notamment concernant les différences économiques entre les pays développés et non développés. C’est en ce sens qu’elle va essayer de créer des solutions en mettant en place des rudiments nécessaires au niveau juridique et au niveau technologique. L’objectif est d’un jour pouvoir concurrencer les puissances occidentales.
Les GAFAM en Afrique
Cette volonté africaine de développer les nouvelles technologies va amener les géants du numérique à vouloir s’immiscer dans les affaires locales. En effet, les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) vont vouloir apporter une réponse aux problèmes socio-économiques et politiques du continent, grâce notamment à l’utilisation de l’intelligence artificielle.
Certaines technologies, fonctionnant à l’aide d’algorithmes, pourraient permettre la reconnaissance vocale ou la traduction de nombreux documents en langues vernaculaires africaines.
Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui 60% des 1,2 milliard d’Africains ont moins de 25 ans et que d’ici 2050 ce seront 2,4 milliards de personnes, ce qui représente une énorme opportunité pour les GAFAM.
C’est en ce sens, que Google a décidé de s’installer à Accra, la capitale du Ghana, en février 2019. Et ce, afin de s’intéresser aux problèmes locaux liés à la santé, à l’agriculture, à la traduction des 2000 langues du continent dans des documents administratifs ou juridiques et d’essayer d’y amener une réponse.
BELDA Clarisse – M2 Cyberjustice – Promotion 2021/2022
Sources :
https://www.village-justice.com/articles/afrique-droit-non-cybercolonisation,39438.html