You are currently viewing Une arrestation spectaculaire réalisée en France : 80 pédocriminels arrêtés

Les nouvelles technologies sont utilisées afin de favoriser le quotidien des utilisateurs : création de divertissement, aide pour trouver une information… Cependant, les nouvelles technologies sont aussi, et malheureusement, facilitatrices d’infractions pénales. L’actualité ne cesse de nous le démontrer. 

  • Que s’est-il passé ? 

Le 08 décembre dernier, la presse mettait en lumière l’arrestation de 80 pédocriminels. Les chefs d’inculpation divergent en fonction des individus : la détention, la diffusion d’images pédopornographiques ou encore la commission d’infractions à caractère sexuel. Le point commun entre ces auteurs demeure le partage d’images pédopornographiques. À savoir que certains criminels, lors de leurs arrestations, étaient en train de télécharger du contenu illégal. 

C’est d’ailleurs grâce à un logiciel capable de détecter et de localiser les téléchargements d’images et vidéos à caractère pédopornographique, que les criminels ont pu être démasqués. 

Ces arrestations simultanées de nombreux auteurs d’infractions pénales ont été permises par une cellule de la police nationale, nouvellement créée. 

  • L’OFMIN : Office Mineurs  

L’Office Mineur, inauguré le 20 novembre 2023 par la Première ministre, est un service d’enquête de la Police Nationale rattaché à la direction nationale de la police judiciaire. L’objectif de ce pôle est la lutte contre les violences faites aux mineurs, avec pour ambition de créer un interlocuteur unique en matière d’infraction contre les enfants. Son rôle est de combattre les infractions pénales les plus graves, dont l’exploitation sexuelle en ligne et le harcèlement en ligne. Ce service étudie les profils de pédocriminels les plus à risques, en investiguant sur le darknet et en identifiant des producteurs de contenus pédocriminels. 

L’ambition de l’Office mineur est claire : lutter pour faire cesser les infractions graves contre les mineurs. La coopération de l’ensemble des services, internationaux et nationaux, est nécessaire afin de mener à bien des opérations d’une telle envergure. 

  • Le fond de l’enquête et les condamnations

Cette affaire prouve que les pédocriminels peuvent être issus de milieux bien différents, ce ne sont pas uniquement des personnes isolées. De plus, certains auteurs sont passés à l’acte et ont également des charges d’infractions sexuelles. Parmi les personnes interpellées se trouvent, un élu, un professeur ou encore un surveillant de nuit dans un centre pour enfants handicapés. Si on s’intéresse à l’âge, ils ont entre trente et soixante ans.

À l’issue des arrestations, ce sont près de 100 000 vidéos et photos qui ont été retrouvées et perquisitionnées. Ces contenus étaient détenus au moyen de supports numériques tels que des disques durs ou des clefs USB. 

Il est nécessaire de rappeler qu’en France, l’article 227-23 du Code pénal, dans son deuxième alinéa, incrimine “Le fait d’offrir, de rendre disponible ou de diffuser une telle image ou représentation, par quelque moyen que ce soit, de l’importer ou de l’exporter, de la faire importer ou de la faire exporter.” La peine peut aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. La sanction est plus forte lorsque les images ont été diffusées. 

L’ensemble des individus interpellés ont avoué les faits et ont été placés en garde à vue. À l’issue, de nombreux hommes ont été déférés, treize ont été placés en détention provisoire après un jugement en comparution immédiate. Certains ont été placés sous contrôle judiciaire et enfin cinq ont été convoqués pour une audience correctionnelle. 

  • Projet européen de lutte contre le visionnage de contenu pédopornographique 

Au début de l’année 2023, il a été annoncé la naissance d’un projet de logiciel nommé “protech” afin de bloquer le visionnage de contenu à caractère pédopornographique. Cette fonction est possible grâce au développement d’un outil d’apprentissage automatique nommé Salus. Ainsi, les images et vidéos concernant des enfants seront détectées et interceptées avant de pouvoir être visionnées ou affichées. 

Cependant, ce projet rencontre une difficulté, il sera installé uniquement sur les outils informatiques de personnes volontaires. À l’avenir, si le dispositif fonctionne comme il devrait, on peut penser qu’il sera sûrement déployé comme outil de répression et permettra, ainsi, d’éviter la récidive. Ce logiciel peut également être utilisé afin de servir d’outil de prévention. À la suite de son développement, ce projet devrait voir le jour dans deux ans.

De plus, dans le but de lutter contre ce phénomène, une proposition de règlement européen prévoit d’imposer le scan des contenus échangés sur les messageries chiffrées comme Telegram, Messenger, TikTok…

Ces différents dispositifs sont mis en œuvre afin de lutter contre les atteintes sexuelles sur mineurs, principalement sur le web. Les nouvelles technologies peuvent être au service de la répression et empêcher la réalisation d’infractions. 

Justine Van Bever 
M2 Cyberjustice – Promotion 2023/2024

Sources: 

 

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