You are currently viewing L’intelligence artificielle DoNotPay : la polémique autour de son robot avocat
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L’avocat robot doté de l’intelligence artificielle DoNotPay devait être le premier à aider un défendeur à contester une contravention routière pour excès de vitesse le 22 février dernier devant un tribunal des États-Unis. Toutefois, cela n’a finalement pas eu lieu puisque la justice américaine estime que l’utilisation d’une intelligence artificielle dans un tribunal caractérise une pratique illégale du droit.

 

Qu’est-ce que DoNotPay ?

DoNotPay est une application créée en 2015 par un étudiant de 19 ans nommé Joshua Browder. L’application a été conçue pour aider les citoyens à lutter contre les amendes de stationnement et les frais bancaires injustes. Mais elle a depuis évolué pour aider les utilisateurs à traiter une variété d’autres problèmes juridiques.

L’application utilise l’intelligence artificielle pour fournir des conseils juridiques et aider les utilisateurs à naviguer dans les complexités du système juridique contre un abonnement d’une dizaine de dollars par an. Il est capable de comprendre le langage naturel et d’interpréter les problèmes juridiques que les gens rencontrent dans leur vie quotidienne.

DoNotPay utilise également la technologie de chatbot pour communiquer avec les utilisateurs de manière conviviale et informelle. Les utilisateurs peuvent simplement taper leurs problèmes juridiques dans l’application et l’intelligence artificielle de DoNotPay génère des réponses et des conseils personnalisés pour chaque utilisateur.

La mission de DoNotPay est de rendre la justice accessible à tous, en particulier aux personnes qui ne peuvent pas se permettre de payer un avocat ou qui ne savent pas comment naviguer dans le système juridique. 

 

Qu’est-ce que le robot avocat promu par DoNotPay ?

Le robot avocat DoNotPay est un conseiller juridique basé sur l’intelligence artificielle utilisant la technologie ChatGPT d’OpenAI et développé par la société DoNotPay.

Cette intelligence artificielle aurait été entraînée sur un grand nombre d’affaires portées devant les juridictions et a ainsi acquis une certaine expertise. Le fondateur de DoNotPay rapporte également qu’elle est désormais capable de s’attaquer à plus de cent spécialités juridiques telles que les affaires de divorce, de stationnement, d’immigration, d’harcèlement, de droit du travail ou encore de droit d’auteur.

Le but premier qui est promu par l’équipe DoNotPay est de proposer un substitut aux avocats à moindre coût pour le citoyen.

Selon Joshua Browder, « les avocats seront définitivement remplacés et ils devraient l’être ».

 

Sa première plaidoirie annulée

Le robot avocat DoNotPay devait être le premier à représenter une personne dans une salle d’audience américaine le 22 février dernier. 

Cependant, à la suite de menaces de poursuite de la part de plusieurs barreaux d’État, Joshua Browder s’est ravisé. 

En effet, sa société aurait été poursuivie pour exercice illégal du droit, il a par ailleurs expliqué sur Twitter qu’il serait probablement emprisonné pendant six mois si son équipe et lui introduisaient « le robot avocat » lors d’une audience.

 

Une plainte a été déposée par un utilisateur du service

Le cabinet d’avocats Edelson a d’ailleurs déposé une plainte à cet égard au nom d’un citoyen californien qui a utilisé DoNotPay et qui n’a pas été satisfait des services rendus et qui affirme qu’il n’aurait pas payé s’il avait su qu’il ne s’agissait pas d’un véritable avocat. 

Il semblerait cependant que la plainte vise principalement à protéger la profession des avocats. Il en ressort principalement que DoNotPay viole la loi californienne quant à la concurrence déloyale.

Cependant, DoNotPay ambitionne de plaider un jour devant la Cour suprême des États-Unis et promet une récompense d’un million de dollars à quiconque lui permettra de réaliser cet exploit.

 

Comment cela aurait-il fonctionné ?

L’accusé aurait dû se défendre seul, accompagné de son smartphone où aurait été préalablement installée l’application.

Cela aurait fonctionné comme tel : le « robot avocat » écoute les arguments du tribunal en temps réel et ensuite, il analyse l’argumentaire et suggère à ces clients, via une oreillette, les réponses à apporter à la barre.

 

L’intelligence artificielle pourrait-elle remplacer un avocat ?

L’intelligence artificielle permet d’accomplir, avec succès, la recherche de jurisprudence, la rédaction de documents juridiques ou encore la prédiction de l’issue d’un litige. 

Cependant, les avocats accomplissent également des tâches qui nécessitent des compétences telles que la compréhension des nuances des échanges entre des parties, la capacité à interagir avec les clients, et la prise en compte des implications éthiques et émotionnelles de leurs décisions. Ces compétences sont actuellement difficiles à reproduire avec une intelligence artificielle.

De plus, il convient de ne pas oublier que l’intelligence artificielle peut être biaisée, ce qui influencerait les décisions et conseils juridiques et qui entraînerait des conséquences négatives pour les clients.

Aussi, les avocats sont tenus de protéger la confidentialité de leurs clients et de leurs informations personnelles. Mais les intelligences artificielles sont elles aussi vulnérables aux cyberattaques ou aux fuites de données, ce qui pourrait compromettre la confidentialité des échanges avec les clients.

En fin de compte, il est donc peu probable qu’une intelligence artificielle puisse remplacer complètement un avocat. Il ne faut pas oublier que l’expertise humaine est indispensable.

Cependant, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine du droit contribue à améliorer l’efficacité et l’exactitude des services juridiques tout en permettant aux avocats de se concentrer sur les aspects les plus importants et complexes de leur travail.

 

Cloé Borde

M2 Cyberjustice – Promotion 2022/2023

 

Sources :

DoNotPay Retires ‘Robot Lawyer’ Before It Even Has Its First Case

Intelligence artificielle : une startup américaine va faire plaider le premier “robot avocat”

IA : le robot-avocat DoNotPay poursuivi en justice pour son absence de diplôme – Les Numériques

Que faut-il attendre du premier procès plaidé par une Intelligence Artificielle ?



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