You are currently viewing La puissance numérique sud-coréenne

La Corée du Sud, comptant environ 52 millions d’habitants, occupe la moitié sud de la péninsule de Corée. Territoire relativement petit, il a néanmoins été nommé la nation la plus innovante au monde en 2021, selon le Bloomberg Innovation Index.

Comment un tel pays a-t-il réussi à se forger une véritable puissance numérique ? Zoom sur les particularités de la Corée du Sud.

 

Une histoire de chiffres

La Corée du Sud a une place importante à l’échelle mondiale. Elle occupe la 10ème place en matière de PIB. Selon le Japan Center for Economic Research, le PIB de la Corée du Sud devrait dépasser celui du Japon d’ici 2027.

En outre, elle se place 5ème au niveau mondial concernant le domaine du e-commerce. Concernant l’investissement en recherche et développement, celui-ci s’élève à 4,3% du PIB, ce qui permet un environnement entrepreneurial non négligeable.

 

Le Korean New Deal, un projet massif innovant

Le Korean New Deal a été lancé en juillet 2020 par le gouvernement. Ce projet, à l’origine, s’élevait à 133 milliards de dollars. Il s’articule autour de plusieurs domaines définis : le numérique, la protection de l’environnement et de la sécurité sociale.

À l’horizon 2025, l’ambition de ce projet est de créer 1,9 million d’emplois. De plus, ce plan prévoit divers projets d’aménagement du territoire en faveur du tourisme et de la haute technologie. 

Le réseau internet n’est pas laissé pour compte : le gouvernement a consacré environ 44 milliards de dollars en développement du réseau 5G.

D’ici 2026, une part massive d’experts sera déployée au cœur des futurs métavers sud-coréens pour en assurer la maintenance et la cybersécurité.

 

Les chaebols, de véritables impulseurs économiques

Les chaebols sont des conglomérats d’entreprises familiales ayant un lien avec l’État, qui leur a accordé certains privilèges. Ce terme est la combinaison de deux mots : « chae » riche et « bol » clan. Leur fonctionnement est semblable à celui des dynasties, car si le dirigeant meurt, l’entreprise revient aux enfants. 

Un tel concept a grandement impacté l’économie de la Corée du Sud. En effet, les chaebols ont la particularité de se diversifier et, ainsi, de ne pas rester dans un seul domaine d’activité. 

À titre d’illustration, Samsung a initialement débuté dans l’industrie textile. Puis, il s’est diversifié dans le domaine de l’assurance, ou encore dans celui de la construction de pétroliers.

 

L’environnement géostratégique particulier sud-coréen

L’environnement géostratégique sud-coréen est un important facteur de développement numérique. En effet, la Corée du Sud dispose d’une lourde stratégie en cyberdéfense ; cela est compréhensible, étant donné qu’il est le voisin direct de la Corée du Nord.

Cette défense est bien évidemment physique, mais aussi numérique. Face à cette menace, la Corée du Sud a dû développer une industrie autonome et performante.

Le pays a ainsi trois piliers stratégiques de sécurité et de défense : la dissuasion, l’alliance avec les Etats-Unis et la défense active. Pour ce dernier, cela concerne aussi la défense de la frontière virtuelle.

 

Un soft power sud-coréen attractif

Au-delà du hard power clairement identifié de la Corée du Sud, il ne faut pas négliger son soft power.

Particulièrement marquée à partir de 1998, cette vague d’influence est surnommée « Hallyu ». À titre d’exemple, la K-pop, la pop coréenne, s’impose de plus en plus ces dernières années. En termes de contenu divertissant, les séries coréennes, les k-dramas, deviennent également de plus en plus populaires.

Par exemple, la série Netflix Squid Game a marqué le plus gros lancement de l’histoire de la plateforme avec 111 millions de téléspectateurs. Et cette série est… sud-coréenne.

Plus encore, la culture sud-coréenne se transmet à grande échelle par le biais des réseaux sociaux, des sites de streaming, des publicités, des émissions télé, etc.

 

Vers un remplacement des GAMAM ? 

Au terme de toutes ces recherches, il est possible de se demander si les grandes entreprises du numérique coréennes remplaceront un jour les éternels GAMAM. Il s’agit des SCNK – Samsung, Coupang, Naver et Kakao. 

Samsung ne se présente plus ; elle est une entreprise spécialisée dans la fabrication de produits électroniques. Elle est aujourd’hui le concurrent direct d’Apple.

Coupang est le leader de l’e-commerce coréen. Il dispose d’une large offre : l’habillement, le cosmétique, le sport, l’alimentaire, etc. De quoi concurrencer Amazon, totalement absent sur le commerce sud-coréen.

Naver est un portail de recherche pouvant concurrencer le géant Google. Il est orienté vers le shopping en ligne et les technologies immersives. Son métavers privé Zepeto décompte plus de 300 millions d’utilisateurs. 

Kakao est une firme spécialisée dans les services digitaux, substitut national de Uber. Il est possible de citer KakaoTalk, le principal remplaçant de WhatsApp et de Messenger. Il compte plus de 40 millions d’utilisateurs. 

Ainsi, la Corée du Sud est un pôle du numérique qu’il ne faut pas négliger. Son rayonnement sur la scène internationale se fait de plus en plus important. Sa puissance numérique mérite un réel intérêt.

 

Fiona Vercelli

M2 Cyberjustice, Promotion 2022/2023

 

Sources :

En Corée du sud, la haute technologie au service du soft power – SD Magazine (sd-magazine.com)

Emergence de la puissance numérique sud-coreenne.pdf (ege.fr)

MFiliou_Corée.docx (ulaval.ca)

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