You are currently viewing SUPERKIND :  Quand le virtuel et le réel s’entremêlent dans un groupe de musique

Le 20 juin 2022, Deep Studio Entertainment a fait débuter un nouveau groupe de K-pop ( korean pop ), SUPERKIND avec la chanson WATCH OUT. La particularité de ce groupe est qu’il est mixte. Il est composé de quatre membres réels et d’un membre virtuel. 

 

SUPERKIND, le nouveau groupe révolutionnaire 

 

L’intelligence artificielle ( IA ) a une grande place dans l’industrie du divertissement sud-coréen  et notamment dans l’industrie musicale. En effet, le premier idol virtuel a été Adam dans les années 1990. Il y a eu un regain de fascination pour ces artistes virtuels en 2018 avec le groupe féminin K/DA. 

 

Toutefois, Deep Studio Entertainment, une société de technologie a innové sur un point : la mixité du groupe. C’est en effet la première fois qu’il y a des membres réels et virtuels au sein d’un même groupe. L’agence affirme que “cette nouvelle approche ne suit pas le chemin commun des groupes de K-pop.” De plus, le choix de la société a été de mettre l’accent sur l’artiste virtuel, SAEJiN, plutôt que sur les artistes réels à savoir Geon, Eugene, Daemon et SiO. 

 

Qui est SAEJiN ? 

 

SAEJiN est le membre virtuel. Certains fans de K-pop considèrent que l’agence se serait inspirée d’artistes réels comme Cha Eunwoo d’ASTRO, Jaehyun de NCT ou encore Jake d’ENHYPEN afin de créer SAEJiN. Cependant, l’agence ne s’est pas exprimée sur ce sujet.

 

SAEJiN est ajouté sur les photos et vidéos en post-production. Cela signifie que les membres réels doivent le prendre en compte lors de l’apprentissage des chorégraphies et des tournages. Ils doivent en effet laisser la bonne place de libre afin de rajouter SAEJiN. Cela rend le processus plus difficile. 

 

Néanmoins, à l’heure actuelle, un mystère prône : la voix de SAEJiN. Est-ce une IA ? Est-ce un chanteur réel ? L’agence n’a communiqué aucunes informations concernant ce point. 

 

Les différentes réactions autour de SAEJiN 

 

Dès lors que l’IA est utilisée, celle-ci suscite fascination comme controverse

 

Certains admirent l’innovation du concept. Ils remarquent autant l’effort qui a été fourni par les artistes réels que par les concepteurs de l’artiste virtuel. C’est en effet impressionnant de voir la synchronisation qu’il y a entre les membres réels et le membre virtuel. 

 

Toutefois, d’autres contestent l’accent fait sur le membre virtuel. En effet, ils considèrent que c’est injuste pour les membres réels qui se sont extrêmement entraînés au chant et à la danse. Cependant, il est important de rappeler qu’un travail considérable a été accompli dans la création de ce membre virtuel. Sans omettre assurément le dur labeur que les membres réels doivent fournir afin d’être à la hauteur.  

 

Une bonne utilisation des idols virtuels

 

Avant de pouvoir performer en tant que groupe, il y a une longue période d’entraînement. Cependant, les futurs membres d’un groupe sont recrutés de plus en plus jeunes. Il serait envisageable de créer une IA en attendant un âge plus convenable pour notamment son exposition médiatique.  

 

Il serait aussi possible d’utiliser l’IA comme secours en cas de maladie ou blessure d’un membre. En effet, les agences pourraient créer pour chaque membre réel son alter virtuel afin de le remplacer. Cependant c’est une pratique qui pourrait être coûteuse. 

 

Les potentiels abus autour des idols virtuels

  

L’industrie musicale est une industrie extrêmement exigeante et stricte envers leurs artistes. Les artistes sud-coréens n’échappent pas à cette rigueur. Il est important de noter que la K-pop n’est pas seulement de la musique, cela va plus loin. La danse, le visuel, l’image, la réputation, ont une place tout aussi importante que la musique en elle-même ( voire plus ). Toutefois il existe une prédominance autour de l’image et de la réputation. Et donc, très souvent, les agences n’hésitent pas à renvoyer un membre d’un groupe à la moindre rumeur, bad buzz, scandale afin de ne pas entacher l’image du groupe ou/et de l’agence. Cette rumeur peut être vraie comme fausse, l’agence aura déjà pris le choix de renvoyer l’artiste. 

 

L’utilisation des idols virtuels pourrait être la solution pour les agences. En effet, l’un des grands avantages de ces idols c’est qu’ils sont virtuels. Par conséquent, ils n’ont pas d’émotions, ils n’ont pas de passé et surtout ils sont contrôlables. Les agences peuvent les manipuler comme elles le souhaitent, telles des marionnettes. 

De plus, ils n’auraient pas de problèmes de santé et ne seraient pas contraints de suspendre leurs activités. Ces idols “parfaits” deviennent ainsi les bijoux rares des agences utilisant ce concept

 

Un dernier point doit être souligné : l’image autour du physique des artistes. C’est en effet un grand problème dans la K-pop. Les artistes doivent être “parfaits” selon les standards de la société sud-coréenne. Pour cela, ils doivent toujours être les plus minces. Pour arriver à cette fin, les agences n’hésitent pas à mettre en danger la santé de leurs artistes. Ces derniers doivent pratiquer des régimes à outrance, des jeûnes intermittents ou encore du sport à l’excès. Par exemple, Geon avait exprimé que “SAEJiN n’a pas à surveiller son poids”. Il ajoute, “j’étais tellement jaloux de lui quand j’étais au régime strict pour nos débuts, en allant à la salle de sport à 5 heures du matin à jeun”. Ces pratiques peuvent avoir diverses conséquences : de la fatigue, des malaises, une baisse de confiance, des troubles du comportements alimentaires..

 

Julie GRACIA

M2 Cyberjustice – Promotion 2022/2023 

 

Sources : 

A propos de Julie Gracia