Les Jeux Olympiques représentent un défi colossal pour de nombreux sportifs. Mais aujourd’hui, un enjeu vient concurrencer celui du sport : celui de l’utilisation des nouvelles technologies dans l’organisation des JO.
Le Japon, en 2021, nous a tous impressionné en mettant en œuvre de nombreuses technologies. La France a pour objectif de faire de même en 2024, voire mieux.
Les Jeux Olympiques comme bras de levier technologique
Les Jeux Olympiques représentent une vitrine très importante pour le pays hôte. En effet, de nombreux touristes viennent assister aux JO. Ils vont effectuer un long parcours complexe qui fera intervenir des moyens de transport, des services d’hébergements et des activités culturelles. C’est en ce sens qu’en 2021, les Japonais ont créé deux dispositifs de titres de transport, permettant la mise à disposition d’un porte-monnaie électronique, utilisable aussi bien dans les supérettes japonaises que dans les transports.
De plus, les visiteurs et les athlètes ont pu compter sur la présence de robots d’assistance afin de les guider sur les sites olympiques. Le Japon a également été le premier pays à se doter de la reconnaissance faciale pour sécuriser l’accès aux Jeux Olympiques, que ce soit pour contrôler l’identité des bénévoles mais également des journalistes et des athlètes. En dernier lieu, les organisateurs des Jeux Olympiques de Tokyo avaient prévu des navettes autonomes.
Si l’idée peut paraître peu réaliste, quelques entreprises françaises dont Airbus, ADP et la RATP, se sont penchées sur le projet de taxis volants pour Paris 2024 afin de survoler les embouteillages de la région parisienne.
L’organisation des Jeux de Paris 2024 mise sur le développement de la réalité augmentée pour enrichir l’information qui sera diffusée sur les télévisions, que ce soit dans les stades ou à travers le monde, afin de permettre une meilleure vision des performances athlétiques.
Le déploiement massif de la 5G devrait permettre une connexion plus rapide et plus stable, ce qui améliorera la diffusion de l’événement dans le monde entier.
L’Intelligence artificielle au cœur des Jeux
La France est prête à tout afin de briller sur ces Jeux Olympiques 2024. Elle a notamment déployé un budget de 6,2 milliards d’euros. Cette somme va permettre de renforcer la sécurité publique grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle, en se fondant sur un système de reconnaissance faciale.
D’un point de vue sécuritaire, des caméras seront installées au sein du village olympique. L’intelligence artificielle permettra d’enregistrer les visages des participants, calculer leur température corporelle, vérifier le port du masque ou encore compter les individus. De plus, grâce à des capteurs placés dans des endroits stratégiques, il sera possible d’analyser le respect des jauges dans des lieux fermés.
L’intelligence artificielle sera également mise au service de l’industrie hôtelière, afin de permettre une expérience personnalisée au travers de l’utilisation de robots intelligents, de chatbots en ligne, de la réalité virtuelle. Ils permettront, pour certains d’entre eux, une prédiction des taux d’occupation ou encore une analyse de données en ligne, toujours dans un souci d’optimisation des services proposés.
Enfin, l’intelligence artificielle sera mise au service du sport afin de faciliter le travail des juges. Paris 2024 prévoit l’utilisation d’un tout nouveau système d’assistance pour les juges de gymnastique artistique. Cette intelligence artificielle possède un système de détection 3D afin de capturer les mouvements du gymnaste, et de transmettre les données à un ordinateur qui projettera une image graphique de la performance.
Un défi sécuritaire
Le déploiement massif de nouvelles technologies, dans le domaine de la sécurité, va permettre de tester et de déployer un nouvel arsenal de dispositifs de surveillance : drones, reconnaissance faciale, analyse de comportements.
En 2008, lors des Jeux Olympiques de Pékin, nous avons assisté à un déploiement massif de caméras dans les rues et dans les transports en commun, tout comme à Rio en 2010. Toutefois, les JO de Paris 2024 seront le premier grand événement à déployer un tel dispositif, sur des millions de visiteurs.
En ce sens, la Coupe du monde de rugby, en 2023, ressemblera à une grande répétition générale sécuritaire afin de mettre au point les technologies, de former les agents qui vont les utiliser et d’anticiper les réactions du public. L’objectif étant de rendre la surveillance plus acceptable aux yeux de tous.
L’utilisation massive de technologies sécuritaires ne reste pas sans danger. En effet, une grande question demeure : que va-t-il advenir de la masse de données qui sera analysée par l’ensemble des algorithmes ?
Dans le cadre des Jeux Olympiques, le recours à ces technologies est justifié en raison de l’enjeu. Toutefois qu’en sera-t-il une fois l’événement terminé ? Ces dispositifs restent-ils compatibles avec notre démocratie ? Au regard de leur complexité, il devient difficile de vérifier l’usage qui est fait des données récoltées.
C’est une problématique grandissante à de nombreux niveaux et qui reste encore incertaine quant à la solution envisagée.
Clarisse BELDA – M2 Cyberjustice – Promotion 2021/2022
Sources :
https://www.laquadrature.net/2021/10/15/jo-2024-la-frenesie-securitaire/
