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A l’heure où le monde du digital ne cesse de prendre de la place, qui plus est avec l’ère du Covid-19 et du télétravail, l’accessibilité numérique est redevenue un sujet central, car elle se veut être un droit pour tous, sans distinction. De ce fait, la question des personnes en situation de handicap est primordiale. D’ailleurs, diverses entreprises ont pris la décision d’y remédier et de mettre en oeuvre les actions nécessaires.

L’accessibilité numérique : qu’est-ce que c’est ?

            L’accessibilité numérique a pour but de rendre l’utilisation des nouvelles technologies (ordinateurs, smartphones, etc) ainsi que l’accès au numérique, aux services digitaux, possible. On vise tout particulièrement les personnes en situation de handicap, peu importe la forme qu’il prend : qu’il soit physique lourd, permanent, temporaire, ou bien encore mental, cognitif. On y inclut également les personnes âgées, pour qui le numérique peut être encore quelque chose de complexe.
En somme, on aspire à adopter une conception universelle, qui rend le digital abordable pour tous, sans distinction.

         Le cadre légal en France et les référentiels d’accessibilité

            En France, la réglementation légale confère à l’accessibilité numérique un caractère obligatoire. En effet, la loi du 11 février 2005, Pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées” impose, dans son article 47, “l’accessibilité des services de communication publique en ligne pour les services de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent”. Les services en ligne de l’Etat sont donc soumis à cette obligation.
De plus, elle a de nouveau réaffirmé ce droit à l’accessibilité numérique pour tous avec le décret en date du 24 juillet 2019. On notera également les initiatives mises en place par le Gouvernement, et plus particulièrement par la direction interministérielle du numérique (DINUM), qui édite le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité depuis 2009, et le met régulièrement à jour. La quatrième version, arrêtée par la ministre chargée des personnes handicapées et le ministre chargé du numérique, s’adresse à tous les professionnels du web, ainsi que les professionnels du droit, comme les juristes. Elle dresse également une liste permettant d’attester de la conformité d’une page web et de son accessibilité.

Puis, l’Autorité des standards du web, la World Wide Web Consortium, a créé la Web Accessibility Initiative (WAI) en 1997. Celle-ci a permis de rendre la navigation sur internet plus efficace à l’aide d’une soixantaine de recommandations.

« Laccessibilité du Web signifie que les personnes en situation de handicap peuvent utiliser le Web. Plus précisément, quelles peuvent percevoir, comprendre, naviguer et interagir avec le Web, et quelles peuvent contribuer sur le Web. Laccessibilité du Web bénéficie aussi à dautres, notamment les personnes âgées dont les capacités changent avec l’âge. Cette accessibilité concerne tous les handicaps qui affectent laccès au Web, ce qui inclut les handicaps visuels, auditifs, physiques, dexpression, cognitifs et neurologiques. »

            A titre de comparaison, dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, l’obligation d’accessibilité du numérique existe depuis les années 90. Quant à l’Europe, elle érige cette accessibilité numérique en « obligation citoyenne ».

         De nombreux français concernés

            Une pléthore de français sont concernés par ce sujet. En effet, il convient de souligner qu’environ 9,6 millions de français[1] sont en situation de handicap, ce qui renforce l’enjeu d’inclusivité pour la société dans son ensemble, et plus particulièrement pour les entreprises.

         Initiatives récentes

            Récemment, plusieurs entreprises se sont attelées à mettre en oeuvre des actions précises, afin de pallier au manque d’accessibilité numérique pour les personnes en situation de handicap. On peut penser à la Poste, qui a inventé une boite aux lettres numérique sécurisée, nommée « Digiposte ». Cette application fut conçue de sorte à pouvoir être lisible par les personnes souffrant d’une déficience visuelle. Pour ce faire, la lisibilité est renforcée avec les jeux de lumière et de contraste. Puis, il est possible d’utiliser VoiceOver.

            En somme, on remarque une amélioration indéniable en termes d’accessibilité, et on ne peut que souhaiter une multiplication des initiatives de la part d’entreprises et même de l’Etat.

Linda Ragot

Liens utiles :

[1] Selon une étude de IDcap.fr

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