Avec l’apparition des nouvelles technologies de communication, les malades peuvent consulter un médecin par visioconférence. Cette pratique répond à de réels besoins tant pour les patients que les médecins. D’une part, la crise du Covid-19 a éveillé les consciences sur la propagation des maladies. Ainsi, un malade faisant appel à ces technologies réduit les risques de contaminer d’autres personnes. D’autre part, les médecins peuvent être plus souvent appelés à traiter des cas nécessitant une prise en charge légère et ainsi décharger les services d’urgence des hôpitaux. Ce dispositif innovant a été exploité par Doctolib dont l’objectif est de mettre en relation les patients avec les professionnels de santé. C’est une plateforme qui compte 115 000 abonnés tels que des médecins libéraux, des services d’hôpitaux ou encore des pharmacies. En plus de créer un lien d’écran à écran, Doctolib s’occupe des démarches administratives avec des processus d’automatisation.
Le monopole de Doctolib sur la prescription électronique
Depuis 2020, Doctolib offre la possibilité aux utilisateurs de la plateforme de prescrire par voie d’ordonnance électronique. Le dispositif est intuitif et efficace puisque Doctolib est l’intermédiaire entre le médecin, le patient et le pharmacien. L’ordonnance circule entre les différents terminaux de manière sécurisée et jusqu’à aujourd’hui, aucune faille n’a été exploitée.
L’absence de garanties pour prévenir les abus
Cette nouvelle façon de prescrire des ordonnances est susceptible d’abus. En effet, dans le monde du travail, les salariés font appel, a raison, de cette nouvelle forme de prescription. En cas de maladie, le salarié doit informer son employeur dans les plus brefs délais. En principe, un justificatif doit être transmis dans les 48 heures suivant l’apparition de la maladie. Ce justificatif prend la forme d’un certificat médical mentionnant l’inaptitude du salarié à pouvoir travailler. Ce document est évidemment établi par le médecin et est communiqué soit à l’employeur soit directement à la CPAM. En pratique, les employeurs reçoivent les justificatifs avec la signature du médecin ainsi que celle de la plateforme Doctolib.
Une technologie redoutable propice à la malhonnêteté
La facilité d’usage de cette technologie peut augmenter le nombre de rendez-vous chez le médecin pour constater une maladie et ainsi obtenir un arrêt de travail. Evidemment, seules des personnes habilitées peuvent remettre en cause la prescription du médecin. Mais, personne ne peut contredire qu’il est impossible pour le médecin, à travers deux écrans, de constater le pou du patient, d’ausculter son torse…Cette tendance, résultat d’une innovation, est les prémices de nouvelles manières de prise en charge.
L’e-ordonnance, un régime inadapté
A cet égard, la loi ainsi que les conventions collectives sont lacunaires. Actuellement, le code de la sécurité sociale ne prend pas en compte ce cas de figure puisque l’e-ordonnance est « un formulaire homologué » selon les dispositions de l’article L321-2 du Code de la sécurité sociale. De plus, les conventions collectives n’offrent pas la possibilité aux employeurs de demander soit une prise en charge physique pour certains arrêts maladies soit de demander une contre-expertise dans le cabinet d’un médecin.
Jaune117
