Le transhumanisme est une philosophie qui s’intéresse à l’utilisation de la science et de la technologie pour améliorer l’espèce humaine et dépasser ses limites biologiques. Les transhumanistes sont souvent persuadés que l’humanité peut et devrait utiliser les avancées technologiques pour augmenter ses capacités physiques et mentales, et pour prolonger la durée de vie. Ils sont également souvent partisans de la recherche sur l’intelligence artificielle et la robotique, et sont convaincus que ces technologies peuvent être utilisées pour résoudre de nombreux problèmes complexes et améliorer la qualité de vie de l’humanité.
Qu’est ce que le transhumanisme?
« Nous n’habitons plus la terre et le ciel, nous habitons Google Earth et le Cloud » exprime le philosophe allemand d’origine sud- coréenne Byung- Chul Han dans La Fin des Choses. Effectivement, avec l’évolution du numérique, l’humain vit de moins en moins dans le réel si bien que l’homme tend à ne plus être un simple homme mais un « sur- humain ». Ce phénomène est désigné par le terme de « transhumanisme », à savoir, un mouvement qui, en s’appuyant sur les progrès de la biologie et de l’intelligence artificielle, défend l’idée de métamorphoser ou dépasser l’homme pour créer un post-humain, ou un transhumain, aux capacités supérieures à celles des êtres actuels. Mouvement controversé mais aussi admiré, le transhumanisme est- il dangereux ou au contraire est-il l’opportunité d’améliorer l’humanité ?
Des années 1960 aux années 1990, plusieurs écrivains s’intéressent déjà aux améliorations possibles concernant l’humain. Robert Ettinger, universitaire américain, contribue au développement du mouvement transhumaniste dans l’un de ses ouvrages : Man into Superman (1972), ce qui fait de lui l’un des pionnier de ce mouvement. Il est également connu comme « le père de la cryogénisation ».
Le dessein du transhumanisme
Le but premier du transhumanisme est d’améliorer la qualité de vie des humains. En effet, pour Julian Huxley- biologiste britannique, théoricien de l’eugénisme- le transhumain est un « homme qui reste un homme, mais se transcende lui-même en déployant de nouveaux possibles de et pour sa nature humaine ». Il ne s’agit alors pas de remplacer l’homme par une machine mais d’intégrer les qualités technologiques d’une machine en l’homme. En ce sens, Il est possible de prendre l’exemple des prothèses utilisées par des personnes amputées ou encore des exosquelettes utilisés par les militaires afin de subir des charges moindres et leur évitant des pathologies ostéo- articulaires. Ici il est donc question de l’amélioration de la santé et non pas d’un fantasme loufoque de « sur humain ». Si ces projets ne semblent pas dangereux, d’autres sont beaucoup plus ambitieux et peuvent laisser davantage de personnes perplexes.
En outre, la biomécatronique est une science qui vise à intégrer des éléments mécanique et/ou électronique dans le corps humain. Certes il y a de simples prothèses, mais pour certains il s’agit de pousser cette technologie à son paroxysme. En effet, certains parlent d’éradiquer la mort, d’être immortel. “Ainsi, la mort n’est plus du tout considérée comme un problème d’ordre philosophique, spirituel ou religieux, mais bien comme un problème d’ingénieur, autrement dit, réparer ce qui fonctionne mal et ce qui est défectueux” d’après Pierre Fraser-. Cela pose donc clairement un problème d’éthique. Que deviendrait l’humain si la mort n’existait pas ? Comment la planète Terre pourrait survivre à une infinité d’humain alors qu’elle peine déjà à accueillir presque 8 milliards d’hommes ?
Les potentiels dangers du transhumanisme
L’un des grands dangers est également l’eugénisme. Que se passerait-il si grâce au perfectionnement de la technologie l’être humain pourrait choisir la couleur des yeux, le sexe, les centres d’intérêts de notre futur enfant ?
Le transhumanisme est un mouvement controversé, avec des partisans qui voient dans cette philosophie une opportunité de créer une société meilleure et de réaliser de grandes avancées technologiques, et des critiques qui s’inquiètent des conséquences éthiques et sociales potentielles de ces technologies.
De plus, les nouvelles technologies sont bien souvent coûteuses, ce qui peut amener à craindre que seuls les plus riches pourraient bénéficier du progrès initié par le transhumanisme. Néanmoins il est possible d’espérer que le rythme des progressions technologiques pourrait conduire à une baisse significative de leurs prix.
En fin de compte, le transhumanisme pose des questions fondamentales sur ce qu’est l’humanité et sur ce que l’humain veut être en tant qu’espèce.
Lise Bujon
M2 Cyberjustice – Promotion 2022/2023
Sources:
2 : https://www.humanbrainproject.eu/en/