La conception 3D est une technique d’infographie consistant à reproduire ou à créer un objet sous forme d’image 3D. Une telle modélisation est réalisée manuellement avec un logiciel de production 3D spécialisé, qui permet à un artiste de créer et de déformer des surfaces, ou en scannant des objets du monde réel en un ensemble de points de données utilisés pour représenter les objets numériquement. La seule limite est votre imagination !
CONCEPTKICKS®, une plateforme de modélisation 3D
CONCEPTKICKS® est une plateforme d’innovation indépendante dédiée à la présentation des derniers développements de l’industrie de la chaussure.
La conception 3D passe par l’étude des parallèles, de la dissonance et du développement de ces deux pratiques pour examiner comment les chaussures modernes ont évolué pour accepter et rejeter les différents formats traditionnellement admis.
Ici, la marque permet aux intéressés une grande facilité de processus de conception et de personnalisation.
La plateforme propose la création d’infimes possibilités et laisse libre cours à une créativité presque infinie. L’empreinte de l’auteur peut ainsi être pleinement exprimée.
L’émergence d’infimes possibilités
Pendant longtemps, tous les grands designers publiaient leurs contenus essentiellement sur Instagram et en 2D. Puis, ils sont passés à la 3D !
Les nouveaux créateurs poussent aujourd’hui leurs conceptions vers de nouveaux mondes qui regorgent d’innombrables possibilités, pour certaines sûrement encore inconnues.
Concevoir en 3D permet de voir comment les pièces d’une chaussure peuvent potentiellement s’assembler, ce qu’un simple croquis met plus de mal à concrétiser. Une telle conception de produits permet un gain de temps, de productivité et d’efficacité. En effet, l’intégration de la 3D raccourcit les délais car chaque niveau de production peut alors prendre des décisions plus rapidement. On peut voir les choses de plus loin, mais aussi aller plus loin.
L’art virtuel par Joey Khamis
Gravity Footwear est une collection de 25 concepts de chaussures 3D uniques, réalisés par le créateur Joey Khamis.
Artiste de réalité virtuelle, il conçoit des concepts de chaussures complexes et inspirés du futur dans l’espace de la réalité virtuelle. Chacun de ses concepts a été créé pour explorer l’avenir des possibilités de chaussures.
Les visuels de ses créations de chaussures numériques sont inspirés du nouveau support virtuel qui permet ainsi de sculpter un « concept dans les airs ».
Cette nouvelle façon de concevoir l’art à travers la réalisation de chaussures numériques, permet à chacun, avec ses propres étapes d’évolution, d’aller vers des conceptions plus complexes et infinies.
Droit de la propriété intellectuelle et impression 3D
Nous sommes aujourd’hui témoins d’un bon nombre d’expirations des droits de brevet sur ces nouvelles technologies émergentes.
Les imprimantes 3D permettent une production de masse de biens et de services à faible coût, tant avantageux pour les consommateurs que les industriels. En effet, l’impression 3D permet en principe de reproduire n’importe quel objet ou presque, que ce soit avec ou sans l’autorisation du titulaire des droits sur ledit objet.
Comment le droit de la propriété intellectuelle actuel répond-t-il à cette problématique ? En droit français, du point de vue de la propriété intellectuelle, empêcher la contrefaçon effectuée par le biais d’une imprimante 3D sans autorisation préalable ne semble pas poser de problème particulier. En effet, le droit d’auteur protège l’originalité d’une œuvre et le droit à autoriser ou non sa reproduction.
Les propriétaires de brevet devraient être en mesure de demander réparation à un tiers en cas de livraison ou d’offre de livraison de fichiers d’impression 3D au motif qu’ils constituent “un élément essentiel de l’invention visée par le brevet”[1].
Un flou juridique : quelles conséquences pour la reproduction 3D à titre amateur ?
Les exceptions et limitations conventionnelles encadrées par le droit de la propriété intellectuelle s’appliquent également à l’impression 3D.
En effet, cette protection est limitée à son utilisation « dans l’exercice du commerce » [2]. Les droits du propriétaire de l’œuvre n’englobent pas les actes accomplis à « titre privé » à des fins non commerciales [3].
Certaines marques réfléchissent à la possibilité de mettre en place une redevance pour compenser l’impression 3D à titre privé, pour pallier le « manque à gagner ».
Cependant, il serait sûrement prématuré d’étendre la perception de cette redevance à l’impression 3D car cela constituerait une réponse inadaptée au principe de la liberté d’entreprendre des entreprises. Par conséquence, cela freinerait le développement et la généralisation des nouvelles technologies.
Tandis que l’impression 3D apparait comme une technologie d’avenir, un réel défi plane face au vide juridique pesant sur ces créations innovantes pionnières…
Il reste primordial de bien cerner les répercussions à venir de sa généralisation et de son utilisation sur des procédés de fabrication relevant de tous les secteurs de l’économie, ainsi que de son incidence sur notre quotidien à tous.
Romane Leban-Mathieu
M2 Cyberjustice 2021/2022
Sources
https://www.joeykhamisdesign.com/art
https://www.instagram.com/joey_khamis_design/
https://www.wipo.int/wipo_magazine/fr/2017/01/article_0006.html
[1] Article L613-4 du Code de la propriété intellectuelle
[2] Article 5 Directive 2008/95/CE
[3] Article 30 de l’Accord sur les ADPIC
