L’année dernières, les couvre-feux et les confinements successifs ont fait plonger les chiffres de la délinquance. Cependant, les statistiques publiées par le ministère de l’Intérieur montrent une montée, voire une flambée des violences sexuelles, et notamment des viols. Ces deux dernières années, le ministère a recensé près d’un tiers d’actes de viol supplémentaire au cours des deux dernières années.
En 2020, les forces de l’ordre ont constaté 24 800 viols sur le territoire français. Un chiffre qui est l’un des seuls à être à la hausse avec une augmentation 11 % chaque année. En effet, en 2019, 22 300 viols ont été constatés.
Plus inquiétant encore : le nombre de viols constatés en France a augmenté d’un tiers en deux ans, passant de 18 800 faits en 2018 à 24 800 aujourd’hui. Soit désormais une moyenne de plus de 67 viols chaque jour en France. A une autre échelle, cela représente presque trois viols toutes les heures constatés dans notre pays.
De manière plus globale, c’est environ 2000 agressions de tous types qui ont eu lieu chaque jour pendant ce premier semestre 2021.
C’est pourquoi des dispositifs innovants apparaissent chaque jour : allant des applications à des dispositifs beaucoup plus poussés, plus petits et plus discrets. Le mode opératoire des agresseurs démontre qu’il est utopique de penser qu’une victime puisse avoir le temps, ou bien l’opportunité de prendre son téléphone pour appeler les services d’urgence sans se faire remarquer par l’agresseur.
Faute de preuve, la grande majorité des victimes ne signalent pas ces comportements. Résultat : les agresseurs agissent en toute impunité. « En facilitant la production de preuves sur des situations d’agression verbales ou de harcèlement (en tant que victime ou témoin), nous contribuerons à dissuader les agresseurs. »
Allant du bracelet jusqu’au bijou encore plus petit et discret, la fonctionnalité reste la même : appuyer sur le bouton d’alerte en cas de besoin.
Ces nouvelles fonctionnalités visent évidemment à sécuriser la population d’éventuelles attaques, et à fortiori de réduire les agressions qui sont aujourd’hui encore trop peu prises en compte par la justice. A noter que la difficulté de la preuve est trop grande, car elle est souvent inexistante, ou encore jugée trop légère. De plus, les victimes tardent souvent à porter plainte, généralement à cause de leur méfiance envers la justice, les délais trop longs notamment, et la peur de représailles.
Mais cela tend à changer petit à petit. L’exemple le plus récent est à ce jour la loi du 8 novembre 2021 qui autorise la ratification de la convention n° 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. Ce texte constitue la première norme internationale dans ce domaine. La convention permet de prendre des mesures visant à garantir des moyens de recours et de réparation et rappelle que « la violence et le harcèlement fondés sur le genre touchent de manière disproportionnée les femmes et les filles ».
D’autres mesures complètent ces dispositifs :
- Un décret du 19 octobre 2020 généralise l’arrêt de bus à la demande la nuit afin de lutter « contre le sentiment d’insécurité dans l’espace public en particulier de la part des femmes » ;
- Une circulaire du 22 juillet 2021 permet de rendre effectives les décisions de justice ordonnant la remise d’armes après le prononcé d’une ordonnance de protection ;
- Enfin, depuis la fin de l’année 2021, le dépôt de plainte chez un tiers, hors des murs du commissariat ou de la gendarmerie, va être expérimenté dans certains départements. Les forces de l’ordre pourront se déplacer afin de recueillir les plaintes de victimes de violences conjugales.
« La différence entre drague et harcèlement c’est le consentement. »
Pour rassurer les femmes et lutter contre le harcèlement de rue, plusieurs applications mobiles ont été mises au point. Certaines proposent un bouton d’alerte avec une géolocalisation ou une alarme sonore pour éloigner les agresseurs. Une autre a même répertorié des endroits comme des bars et des restaurants où la victime peut aller se réfugier.
Certes, ces applications permettent aux femmes de se sentir en sécurité mais elles ne sont pas une solution pour lutter contre le harcèlement de rue. La verbalisation en est une, tout comme un travail de sensibilisation à réaliser en amont chez les plus jeunes. Ces dispositifs peuvent servir de manière ponctuelle sans être toutefois des solutions permanentes.
Sources :