Nous vivons dans un monde globalisé en perpétuel changement, dans lequel deux enjeux se profilent : le changement climatique et la transformation numérique. À travers les nombreux progrès techniques émergents, les nouvelles capacités technologiques, qu’elles nous dépassent ou non, contribuent à changer les mœurs, les normes, les dynamiques et les politiques qui continuent encore aujourd’hui de retarder notre conscience climatique. Néanmoins, est-il possible que les technologies puissent aider à régler certains de nos enjeux environnementaux ?
État des lieux :
L’intelligence artificielle par sa puissance algorithmique permet la collecte d’une masse de données autant sur l’émission de gaz à effet de serre, qu’en matière de pollution ménagères, que de bouleversement de la biodiversité. La transformation numérique permet une ouverture sur de nombreuses possibilités alternatives favorables aux changements climatiques et nécessaires à l’épanouissement de la population. Cependant, l’usage de technologies n’est pas sans impact notamment en matière de rejet carbone. En effet, les data centers sont responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur numérique. Malheureusement, beaucoup d’organisations refusent encore d’admettre le rôle majeur des technologies dans l’accélération des dégâts causés à l’environnement. L’adoption de mesures contraignantes de contrôle et de surveillance des données apparait plus que nécessaire. Or exploiter judicieusement les technologies permettrait de créer des économies plus vertes et plus inclusives.
COP26, transformation écologique et numérique :
La 26e Conférence des Parties organisée par l’ONU pour le climat s’est déroulé à Glasgow en Ecosse, au Royaume-Uni, du 1er au 12 novembre 2021 dernier. Le « Pacte de Glasgow pour le climat » est ainsi précurseur de nombreuses avancées novatrices pour la neutralité carbone. La COP26 propose aux différentes organisations d’utiliser la technologie comme outil d’accélération du progrès climatique et d’ainsi bâtir un avenir durable pour les « générations futures ».
Des solutions techniques mises en avant pour palier à l’urgence climatique :
- Des pompes à chaleur nouvelle génération
La pompe à chaleur permettra une température maximum de 120 °C, quand la majorité de celles utilisées actuellement dans les usines ne descendent pas en-dessous de 130 °C. Les industriels pourront diminuer et gérer selon les besoins effectifs la chaleur de récupération pour sécher, créer de la vapeur et cuire.
- Les « Digital twins » au service de l’énergie
Outils qui visent à équiper des chaînes flexibles capables de s’adapter à des productions différentes, afin d’encadrer les augmentations de chaleur.
- La navigation à voile pour le transport de marchandises
La force des voiles d’un navire peut permettre de réduire de 80 à 90% les émissions de CO2 par rapport à un bateau propulsé par énergie thermique.
- Un captage carbone plus performant
D’ici 2050, les usines devront être équipées d’installations de captage et de stockage du carbone (CCS). Intercepter le CO2 au sein de cheminées industrielles permettra d’inscrire les industries dans un processus de décarbonatation.
- L’usage de plastiques recyclés en boucle fermée
Le recyclage chimique des plastiques pour un même usage dans la production industrielle permet une réduction d’empreinte carbone à minima de moitié.
- Des pisteurs-satellites de pollution
Une vue satellite peut aider à réduire les pollutions sur Terre. Grâce aux données récupérées, on sera notamment capable d’analyser et contrôler les fuites de méthane, repérer les déforestations ou encore traquer la pêche illégale.
Datacenter et écologie :
Différentes solutions sont envisageables, comme l’utilisation d’énergies renouvelables par le biais de panneaux solaires ou d’éoliennes, un système de refroidissement plus responsable ou encore l’implantation dans un milieu plus frais tel qu’une zone climatique froide[1].
Atos, leader de l’innovation numérique
Créée en 1997, Atos est une société de services du numérique Française. L’entreprise se place comme leader international de la transformation digitale pour le secteur industriel dans les indices de développement durable. En faveur de la décarbonation, la société confirme lors de la COP26 l’importance majeur de l’innovation numérique contre le changement climatique et s’engage à fournir des solutions numériques sécurisées et « propres » à ses clients. Atos souhaite pour le futur, des technologies et des innovations capables à la fois de renforcer la résilience et d’atteindre l’objectif « 0 émission nette » d’ici 2050. Le rôle des outils numériques sécurisés est vital dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La société appelle ainsi les gouvernements à une action collective urgente pour apporter un changement durable et effectif dans notre société.
État du droit :
Dans ce sens, le lundi 15 novembre 2021 dernier, le Président de la République avait promulgué la loi n° 2021-1485[2] visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France. Cette loi est mise en œuvre pour mettre en place une convergence entre transformation écologique et numérique. Tous les acteurs du numérique sont invités à se responsabiliser. Cette loi promeut :
- La prise de conscience de l’impact climatique du numérique pour tous
- Limiter la fabrication d’appareils numériques polluants
- Converger vers des usages numériques « propres »
- Limiter l’impact climatique des datacenters et réseaux de masse
- Tendre à une stratégie responsable du numérique.
Romane Leban-Mathieu
Master 2 Cyberjustice – promotion 2021-2022
[1] Pour aller plus loin que de simple refroidissement des data centers avec l’eau de mer, Microsoft a lancé le projet Natick en 2018 : les serveurs sont placés au fond de l’eau au large de l’Ecosse.
[2] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044327272