« Près de huit millions de français vivent dans un désert médical et ne peuvent consulter un praticien plus de 2 fois par an ». Pour lutter contre les déserts médicaux, des cabinets de téléconsultation (ou télécabines) se développent. A titre d’exemple, la start-up française H4D, spécialisée en télémédecine, avait annoncé en juin dernier une levée de fonds de 15 millions d’euros pour le déploiement de sa cabine de téléconsultation.
Qu’est-ce qu’un cabinet de téléconsultation ?
L’Assurance maladie définit les télécabines comme des « lieux dédiés équipés pour la téléconsultation ». Il s’agit d’une cabine dans laquelle le patient dispose d’un écran lui permettant d’entrer en contact avec le médecin.
L’usage de ces cabines est encore peu répandu. D’après une étude de l’Institut Odoxa, « seulement 6 % des téléconsultations menées par les personnels de santé avaient eu lieu dans une cabine de téléconsultation ».
La téléconsultation, quant à elle, est définie comme permettant « à un professionnel médical de donner une consultation médicale à distance à un patient ». La téléconsultation est une des composantes de la télémédecine.
Comment se déroule la consultation ?
Le patient se rend dans une télécabine à la demande de son médecin ou de sa propre initiative. La législation indique que le patient doit être âgé au moins de 14 ans pour utiliser cette cabine.
Il suffit pour le patient d’insérer sa carte vitale. Le patient et le médecin communiquent par visioconférence. Le médecin peut ainsi procéder à un examen grâce aux différents appareils mis à disposition du patient.
« Tout autour de lui se trouvent des dispositifs médicaux équipés de capteurs. Si le médecin a besoin d’écouter les battements du cœur du patient, il lui demandera de placer le stéthoscope sur sa poitrine en le guidant. Les mesures vont s’afficher sur l’écran de visioconférence » affirme le docteur Franck Baudino.
A la fin de la téléconsultation, les documents (ordonnance, bilan de santé…) sont imprimés dans la télécabine.
Quels sont les enjeux ?
Les cabinets de téléconsultation permettent d’offrir une proximité en faveur des patients qui vivent dans des déserts médicaux c’est-à-dire des zones en sous-effectif de médecins.
D’après une étude réalisée en 2020 par la direction de la recherche, des études et de l’évaluation et des statistiques (DREES) : « en raison d’un décalage croissant entre l’offre et la demande de soin, l’accessibilité géographique aux médecins généralistes a baissé de 3,3 % entre 2015 et 2018 ». Ainsi, l’objectif est de permettre au patient de pouvoir consulter un médecin quelle que soit sa position géographique.
Le médecin n’a plus besoin de se déplacer et peut contrôler la taille, le poids, la tension du patient à distance. « Globalement, le médecin peut faire 98 % des actes qu’il ferait dans son cabinet » affirme Franck Baudino.
D’autre part, ces cabines s’inscrivent dans le contexte de lutte contre la covid-19. Franck Baudino affirme que « des cabines ont été installées dans des établissements médicaux pour examiner les patients positifs au Covid-19. Cela a permis de protéger les patients eux-mêmes qui évitaient les salles d’attentes et le personnel médical ».
L’un des enjeux des cabinets de téléconsultation est de lutter contre les inégalités d’accès aux soins. L’égal accès aux soins constitue un des enjeux de la santé publique. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, pose le principe d’un droit fondamental à la protection de la santé. Celui-ci a comme contenu de « garantir l’égal accès de chaque personne aux soins nécessités par son état de santé et assurer la continuité des soins et la meilleure sécurité sanitaire possible ».
Morgane BINNERT
M2 Cyberjustice – Promotion 2020/2021
Sources :