You are currently viewing Les secrets des algorithmes de Facebook dévoilés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen

Frances Haugen, c’est le nom de la lanceuse d’alerte et ex-employée de l’entreprise Facebook qui a fait vaciller ce géant du numérique, en procurant à la presse américaine des documents internes à la société. Documents qui font sous-entendre que l’entreprise laisse ses algorithmes provoquer des phénomènes préjudiciables en connaissance de cause, afin de favoriser ses profits. Mais que révèlent donc exactement ce que le Wall Street Journal a sobrement nommé les Facebook files ?

Tout commence le 13 septembre 2021 lorsque le journal émet une série d’articles sur Facebook en lien avec des études internes transmises par un lanceur d’alerte. Ces écrits témoignent de lacunes dans les algorithmes et règles de modération de Facebook.

En effet, l’entreprise utiliserait un programme nommé XCheck afin d’appliquer une modération plus souple à l’égard des personnalités publiques. Les célébrités, influenceurs et responsables politiques ont pu ainsi poster des messages et images enfreignant en principe, les conditions d’utilisation du réseau social. Cette modération plus complaisante se matérialise par le recours à une deuxième couche de vérification humaine avant la surpression du contenu.

Les effets vicieux des algorithmes de Facebook

Les Facebook files ont également fait mention de l’effet nocif des algorithmes de la société. Ceux-ci favoriseraient les contenus haineux et polémiques, mais aussi l’anxiété des adolescentes sur l’application Instagram. 

Les documents font état de phénomènes d’hyper-amplification engendrés par les algorithmes de Facebook. Ces algorithmes auraient pour fonction de choisir et de diffuser dans les fils d’actualité les contenus les plus extrêmes et polémiques. De tels sujets suscitent plus de réactions et de partages sur les réseaux sociaux, et par conséquent plus de profits pour la société. 

S’agissant de l’application d’Instagram appartenant au groupe Meta (anciennement Facebook), les révélations sont aussi sensibles. Il a également été établi que l’entreprise effectuait des recherches depuis 2019 sur son application Instagram, afin d’évaluer ses conséquences sur les adolescentes. Facebook savait ainsi – selon son étude – que 32% des jeunes utilisatrices de la plateforme souffraient d’une vision plus négative de leur corps, en raison de l’utilisation d’Instagram. Quelques jours seulement après cette révélation, Facebook a mis en suspens le développement de sa version Instagram pour enfants. 

Frances Haugen une lanceuse d’alerte proactive

C’est le 3 octobre 2021 que l’identité de Frances Haugen est révélée par la chaîne CBS. La lanceuse d’alerte décide alors d’apporter plus de témoignages et explique ses motivations. Cette dernière considère que Facebook fait passer ses profits avant la sécurité des utilisateurs. Elle souhaite que l’entreprise divulgue les données en sa possession et le fonctionnement de ses algorithmes. Son désir étant de trouver des solutions qui pourraient limiter la dissémination de contenus nocifs. 

L’effet boule de neige se poursuit lorsque Frances Haugen est reçue par la commission au Commerce du Sénat américain. Est évoquée devant celui-ci, la connaissance de l’entreprise sur la quantité de contenu de désinformation existant sur la plateforme au moment de l’élection présidentielle. De surcroit, Frances Haugen affirme que Facebook supprimait des filtres contre les fausses nouvelles durant cette période.

Les conséquences des Facebook files :

Suite à ces scandales, Facebook décide le 14 octobre 2021 de limiter l’accès de ses salariés aux documents internes, puis de changer le nom de la société pour celui de Meta, le 28 octobre 2021. 

Nul doute que ce changement fut enclenché et accéléré par l’action de l’informatrice. Seulement Frances Haugen a pris à cœur son nouveau rôle puisqu’elle a effectué ses dernières semaines des prises de parole devant le Parlement européen et l’Assemblée nationale

Revêtu des atours de lanceur d’alerte, elle vient prêter assistance à l’Union européenne. L’organisation souhaite comprendre le fonctionnement des algorithmes des plateformes en ligne, pour mieux prohiber le référencement des contenus violents ou trompeurs

Frances Haugen vient aussi profiter de ces invitations pour mettre en lumière les dangers des projets de métavers de la société Meta. Elle encourage la société civile et les autorités publiques à encadrer la mise en place d’un monde virtuel dès le départ, pour éviter de futures déconvenues. 

Pour mieux comprendre ce qu’est le projet de métavers c’est par là : https://cyberjustice.blog/2022/03/28/presentation-et-enjeux-du-metavers-de-facebook/

Léo Détoisien – M2 Cyberjustice – Promotion 2021/2022 

Sources majeures :

https://www.francetvinfo.fr/internet/reseaux-sociaux/facebook/facebook-files-ce-qu-il-faut-retenir-des-revelations-accablantes-de-la-lanceuse-d-alerte-frances-haugen_4796783.html

https://www.franceinter.fr/societe/frances-haugen-en-europe-comment-la-lanceuse-d-alerte-a-fait-vaciller-facebook-en-quelques-semaines

https://www.lci.fr/international/facebook-qui-est-frances-haugen-la-lanceuse-d-alerte-dont-les-revelations-ebranlent-le-reseau-social-2198112.html