Elle Caetera est une association d’accompagnement de femmes victimes de violences, qu’elles soient physiques, sexuelles, psychologiques. Dans un précédent article, Alexia Lerond, Présidente de l’association, nous présentait le chatbot d’Elle Caetera : LilaBot. Dans cet article, Alexia Lerond revient sur les difficultés de mise en place d’un tel outil ainsi que sur les projets à venir de l’association.
Quelles sont/ont été les difficultés pour développer le chatbot ?
Nous avons fait le choix de développer une version « bêta » de notre chatbot. Celui-ci va ainsi poser une série de questions simples et rapides auxquelles l’internaute pourra répondre grâce à un panel de réponses prédéfinies en amont. Proposer des réponses à choix multiples plutôt que de demander à la personne de décrire ou raconter ce qu’elle a vécu ou subi est un choix. Certaines femmes victimes de violences sexistes et/ou sexuelles peuvent éprouver des difficultés à exprimer ce qu’elles ont vécu. Décrire et parler des circonstances de la violence subie peut être vue comme une étape cruciale dans le processus de guérison de la victime mais c’est aussi pour certaine, un pas qui demande du temps avant d’être franchi.
Par ailleurs, nous n’avons pas éprouvé de difficulté particulière dans le développement du chatbot. Le travail effectué en amont de sa création nous a en revanche demandé beaucoup de temps : arborescence, rédaction, contenus, recensement des structures…
Quels sont vos projets afin de développer le bot ? (diffusion plus large dans d’autres villes, modification / ajout de questions sur le chat pour plus de précision, autre ?)
Le chatbot, dans sa première version, sortie le 2 mars 2019, était capable :
- d’identifier certains cas de harcèlement (harcèlement moral, harcèlement sexuel, outrage sexiste) et de violences sexuelles (viol, agressions sexuelles, exhibition sexuelle) ;
- d’orienter les jeunes femmes vers les structures d’Ile-de-France
Six mois plus tard, le chatbot a évolué :
- il identifie, en plus des cas de harcèlement et de violences sexuelles, les cyberviolences (dont sont majoritairement victimes les plus jeunes) ;
- il a été exporté en Belgique sous le nom de chatbot Plan SACHA.
Notre objectif, à présent, est de le développer sur tout le territoire national, en commençant par les plus grandes villes (Nantes, Lyon, Marseille, Bordeaux, Lille), mais également de pouvoir le proposer et l’implanter sur les sites internet d’Universités. Nous espérons pouvoir présenter cette évolution à l’occasion du premier anniversaire de Lilabot, en mars 2020 !
Penses-tu que la connaissance et la maîtrise des nouvelles technologies sont aujourd’hui des éléments indispensables pour un juriste / avocat / juge ?
Les nouvelles technologies font partis de notre quotidien. Si certains outils, notamment ceux utilisant l’intelligence artificielle peuvent « impressionner » par leur grande autonomie, ils peuvent également s’avérer devenir de véritables alliés pour certain.e.s professionnel.le.s, notamment dans les métiers du droit. Nous savons que la Justice est lente ; les nouvelles technologies pourraient ainsi être un moyen de désengorger certaines juridictions et de donner l’occasion aux magistrats d’accorder plus de temps à certains dossiers dits « sensibles ».
Lilabot est accessible :
– Via la page Facebook de l’association : https://www.facebook.com/ElleCaetera/
– Via l’application Messenger en tapant « Elle Caetera » dans la barre de recherche
– Sur le site internet de l’association : https://www.ellecaetera.fr/
Jehanne DUSSERT
Master 2 Cyberjustice – promotion 2018-2019