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Du 6 au 9 juin 2024, les citoyens européens auront le pouvoir de choisir leurs représentants au Parlement européen, une institution qui joue un rôle essentiel dans la vie quotidienne de chacun, en co-légiférant sur des sujets cruciaux tels que le budget de l’Union européenne (UE), le commerce, l’agriculture, l’environnement et les droits sociaux. Cependant, les élections européennes de 2024 sont confrontées à un défi majeur : la désinformation en ligne.

La désinformation, une menace pour la démocratie

La prolifération de fausses informations et de contenus trompeurs sur internet représente une menace grave pour les processus démocratiques. Fragilisant la confiance dans les institutions et en polarisant l’opinion publique, la désinformation peut influencer le vote des électeurs et compromettre la légitimité des élections. 

De fait, les élections européennes de 2019 ont été marquées par l’utilisation de vidéos manipulées et d’articles falsifiés pour influencer les résultats. En France, la même année, une campagne de désinformation massive a ciblé Emmanuel Macron. Des études récentes, comme celle d’Ipsos, révèlent que la majorité (74%) des Français sont exposés à la désinformation en ligne et 55% craignent son impact sur la démocratie et les élections. 

La désinformation prend diverses formes, de la manipulation des médias sociaux aux deepfakes sophistiqués, créant un paysage complexe de manipulation de l’opinion publique. Cette menace n’est pas limitée à un seul pays, elle est répandue à travers l’Europe, compromettant la confiance dans les institutions démocratiques et alimentant la polarisation politique. 

Des exemples tels que les élections législatives polonaises de 2023 mettent en évidence les dangers de la désinformation. Malgré les campagnes visant à discréditer le candidat pro-européen, Donald Tusk, celui-ci a finalement remporté la victoire. Cette dernière témoigne de la résilience démocratique, mais souligne également la nécessité de lutter contre la désinformation de manière proactive.

Le Kremlin dans le viseur

Bien que l’origine de certaines campagnes de désinformation reste incertaine, le Kremlin est souvent accusé. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a affaibli l’influence de Moscou en Europe, entraînant l’interdiction de médias comme Russia Today et Sputnik, des sanctions sans précédent et un renforcement de la lutte contre les cybermenaces. Cependant, des réseaux pro-Kremlin se sont réactivés pour miner le soutien de l’UE à l’Ukraine et contester les sanctions à l’encontre de Vladimir Poutine, trouvant parfois refuge dans des pays aux pratiques controversées comme la Hongrie.

Les gouvernements européens accusent la Russie de diffuser de la désinformation avant les élections au Parlement européen du 6 au 9 juin pour discréditer les gouvernements et déstabiliser l’UE. Les méthodes incluent théories du complot, vidéos deepfake et sites imitant des sources légitimes. Le site voiceofeurope.com, financé par Viktor Medvedchuk, riche homme d’affaires ukrainien, proche de Vladimir Poutine, mène une campagne pro-russe, et dont certains députés européens auraient été payés pour promouvoir la propagande russe. Moscou rejette ces accusations et accuse l’Occident de mener une guerre de l’information. 

L’Union européenne se mobilise face à la désinformation en ligne

Cette propagation de fausses informations affaiblit la confiance dans les institutions et polarise l’opinion publique, compromettant ainsi la légitimité des processus électoraux et la foi des citoyens en leurs représentants élus. Des initiatives prometteuses, telles que les centres de vérification des faits et les alliances pour la sécurité électorale, protègent nos démocraties contre la désinformation. 

Cependant, l’émergence des deepfakes complique la tâche, exigeant des technologies de détection avancées et une sensibilisation accrue du public. L’UE a pris des mesures significatives pour contrer ce problème, notamment avec le Digital Services Act et le règlement sur l’intelligence artificielle, tout en déployant les task forces du Service européen d’action extérieure. Mais la réussite dépend d’une mise en œuvre efficace et d’une collaboration entre tous les acteurs : transparence des plateformes, éducation aux médias et coopération public-privé.

Pour lutter efficacement contre ce fléau, une approche multidimensionnelle est nécessaire :

  • Renforcer la transparence : les plateformes de médias sociaux doivent rendre leurs algorithmes plus transparents et faciliter l’identification des contenus sponsorisés.
  • Promouvoir l’éducation aux médias : les programmes d’éducation civique devraient inclure des modules sur la vérification des sources et la reconnaissance de la désinformation en ligne.
  • Encourager la collaboration : les gouvernements, les entreprises technologiques et la société civile doivent travailler ensemble pour développer des stratégies efficaces de lutte contre la désinformation.

Protéger l’intégrité des élections et restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions nécessitent une mobilisation collective.  En luttant contre la désinformation et en faisant des choix éclairés lors des élections européennes, nous pouvons façonner un avenir meilleur pour l’Europe et préserver les fondements de nos démocraties. 

Les mesures prises par l’UE, telles que le Digital Services Act et le règlement sur l’intelligence artificielle, constituent des avancées significatives, mais la coopération continue de tous les acteurs est essentielle pour contrer efficacement cette menace.

#UTILISEZVOTREVOIX en allant voter ce dimanche 9 juin 2024 !

 

Emma Wack Wendling

Master 2 Cyberjustice – Promotion 2023/2024

  

Sources : 

 

A propos de Emma WACK WENDLING

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