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Alors que les applications insoupçonnées de la reconnaissance faciale se multiplient, certaines préfigurent un avenir menaçant. Surtout lorsqu’elles sont développées par des entités privées, l’on voit apparaitre des problématiques de protection de vie privée et de protection des données personnelles. Car en effet, personne n’avait alors imaginé l’avènement des réseaux sociaux qui constitue aujourd’hui une base de données infini pour la reconnaissance faciale.

Les débuts de la reconnaissance faciale :

Le visage est le moyen le plus direct et naturel pour reconnaitre ses semblables. Mais les machines ne voient pas, dès lors comment peuvent-elles nous reconnaitre ?

Au début des années 1990, Joseph Atick, physicien de formation, a été le pionnier en la matière. Il distingue 4 éléments essentiels à la reconnaissance faciale : 

  • Un algorithme qui s’inspire du fonctionnement du cerveau humain.
  • des caméras qui permettre la vision, comme l’œil.
  • une base de données qui garde en mémoire les visages. (la base de données du FBI comprend actuellement 30 millions de photos alors que la mémoire humaine retient environ 2000 visages au maximum.
  • Une puissance de calcul pour exécuter l’algorithme.

Le système de reconnaissance faciale « voit » donc en mesurant par exemple la distance entre les yeux, entre les oreilles ou entre le nez et la bouche. Le visage devient un ensemble unique de points. Néanmoins les mesures peuvent correspondre à plusieurs personnes, c’est ensuite l’être humain qui déterminera laquelle est celle qu’il recherche.

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En 1995, Joseph Atick développa donc le premier produit commercial de reconnaissance faciale, The Software Facelt. Dans un premier temps, il fût utilisé par les services de renseignement dans le cadre de leurs missions puis d’autres institutions étatiques ont commencé à s’y intéresser. Les services de polices l’emploi largement dans leurs enquêtes. La surveillance de ville est par exemple aujourd’hui commune, à New York plus de 10 000 caméras sont installés dans les rues. Les aéroports, dont les aéroports français depuis peu, se dotent aussi de systèmes de reconnaissance faciale pour le contrôle d’identité. Les aéroports américains seront d’ailleurs bientôt 100% équipé de ces systèmes. Enfin, le « système de crédit social » chinois mis en place à la fin de l’année 2018 utilise un système de reconnaissance faciale pour attribuer des notes comportementales aux citoyens.

En raison du potentiel économique, par la suite une myriade d’acteurs privés est entrée dans la course et développe des systèmes d’intelligence artificielle de plus en plus performants.

L’émergence d’un éventail de perspectives :

Les réseaux sociaux représentent une base de données de « visage » extrêmement large pour les systèmes de reconnaissance faciale. Des millions d’utilisateurs fournissent volontairement des images, des photos d’eux et d’autres, et les identifient, ce qui permet d’entrainer les algorithmes.

L’exemple le plus récent est le « 10yearschallenge » lancé à la fin de l’année 2018 qui a permis de renforcer les systèmes de reconnaissance faciale qui utilise le vieillissement. L’été 2019 a d’ailleurs été marqué par l’apparition d’application de vieillissement étonnement réaliste. Dans le même sens, l’application russe Findface permet de trouver une personne sur tous les réseaux sociaux à partir d’une photo, prise par exemple dans la rue. La reconnaissance faciale va aussi remplacer les billets de concert ou le paiement dans les supermarchés.

Mais toutes ces initiatives émanent d’entités privées. Or la reconnaissance faciale est manifestement très intrusif, surtout lorsqu’elle est couplé avec les données des réseaux sociaux. Elle rend l’être humain non seulement identifiable mais aussi traçable. Ainsi les entités privées, qui n’ont pas les garde-fous étatiques notamment en matière de vie privée, peuvent récolter un grand nombre de données de personnes privées et les profiler. Si la reconnaissance faciale est très utile dans le cadre des activités public, lorsqu’elle est utilisé avec parcimonie, dans le cadre privé elle peut se rapprocher de la dystopie de 1984.


Laeticia Dimanche

Master 2 Cyberjustice – Promotion 2018-2019

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