Le MIT Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory a présenté, le 28 avril 2020, un nouveau système de pilotage pour drones basé sur les mouvements de la main et du bras du pilote. 

  • Qu’est-ce qu’un drone ? 

Selon la CNIL il s’agit d’ « un appareil sans pilote à bord. Il est généralement piloté à distance par un opérateur humain, mais peut avoir un degré plus ou moins important d’autonomie (par exemple pour éviter des collisions ou gérer les conditions aérologiques). Un drone est avant tout une plateforme de capteurs mobiles. C’est un engin d’observation, d’acquisition et de transmission de données géolocalisées. ».

  • En quoi le système « conduct-a-bot » est différent des autres systèmes de pilotage ? 

Alors que la plupart des drones aujourd’hui fonctionnent à partir de télécommandes et d’ordinateurs de contrôle, le système « conduct-a-bot » utilise les signaux des muscles humains provenant de capteurs portables pour piloter le mouvement du drone. 

  • Comment le système de pilotage fonctionne ? 

Le pilotage est basé sur quatre mouvements du bras ou de la main. Le premier mouvement consiste à raidir le haut du bras afin de l’arrêter net et éviter une collision imminente. Pour faire avancer le drone, sélectionner et maintenir le cap, le pilote doit serrer le poing et la contraction du muscle transmettra le message au drone.  Lorsque le pilote souhaitera tourner il lui suffira d’agiter le poignet vers la gauche ou la droite, vers le haut ou le bas, selon la direction qu’il souhaite faire prendre à l’appareil. La rotation de la main dans le sens des aiguilles d’une montre ou à l’inverse permet de faire tourner le drone sur lui-même. 

Les signaux musculaires quant à eux sont captés dans le bras et l’avant-bras droit de l’utilisateur à l’aide de paires d’électrodes EMG de surface. Les signaux sont envoyés via USB et Bluetooth à l’appareil exécutant l’algorithme qui transmet ensuite aux drones les instructions via wifi. 

  • Comment les tests se sont-ils déroulés? 

Lors des tests, d’une durée de 119 minutes, effectués avec six appareils, le système a répondu correctement à plusieurs reprises et l’un des drones à 81,6 % des plus de 1 500 gestes humains lorsqu’il était télécommandé pour voler dans des cerceaux. Il s’agit donc d’un projet très prometteur. 

  • Quels risques ? 

En cas de vente de ce système au public, l’utilisation des signaux musculaires comme base des interfaces homme-robot peut devenir problématique. En effet, ils peuvent fournir des informations sur les habitudes d’une personne. Si un jour tel est le cas, les autorités protectrices des données personnelles se pencheront donc certainement sur le dispositif.

Emma Duchesne

Master 2 Cyberjustice – Promotion 2019-2020

SOURCES : 

Joseph DelPreto and Daniela Rus, « Plug-and-Play Gesture Control Using Muscle and Motion Sensors », HRI’20 Conference on Human-robot interaction, March 23–26, 2020 : https://dl.acm.org/doi/pdf/10.1145/3319502.3374823?fbclid=IwAR2cfuiO_07rkYL4lar69k1pPUvvDwonZ2WeqoM-TmvOjQQJIqVGSfhG-dY : consulté le 30 mai 2020

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