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L’utilisateur de la réalité virtuelle peut désormais être un acteur pouvant construire et transformer un monde virtuel en 3D. Le monde de la psychothérapie s’est saisi de ce système afin de pallier au recours de mises en situation difficiles et coûteuses lors des thérapies comportementales et cognitives. 

Dans le cas de traitement des troubles anxieux comme des phobies, des cas de stress post-traumatique ou de troubles obsessionnels, une mise en situation est souvent nécessaire pour pouvoir exposer les patients à leurs troubles. La réalité virtuelle permet de simuler ces situations tout en ayant le contrôle de cette simulation. Cette théorie comportementale et cognitive 2.0 fait l’objet d’un grand succès auprès des patients. 

Comment cela fonctionne ? 

Selon Futura, la réalité virtuelle (VR) est « une technologie qui permet de plonger une personne dans un monde artificiel créé numériquement ». L’utilisateur est submergé dans une reproduction du monde réel qui sera visuelle et auditive. 

Le magazine Psychologies explique que le patient n’est pas plongé directement dans la VR. Le psychothérapeute cible tout d’abord le trouble du patient et son degré d’anxiété. Le patient doit mieux comprendre son trouble, il devra effectuer des exercices de relaxation et de respirations pour pouvoir gérer sa réaction face à ses peurs afin d’éviter tout état de panique.

La personne se retrouve ensuite face à ses phobies ou ses peurs. Le psychothérapeute peut contrôler les paramètres et faire en sorte que la mise en situation soit progressive. Il est possible de faire de multiples essais, procéder étapes par étapes, jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant.

Quels sont les avantages de ce procédé ? 

Les avantages de ce procédé résident dans son gain de temps et d’argent, la mise en situation dans une thérapie comportementale et cognitive classique peut prendre trois heures ou plus ce qui entraine un coût excessif pour une session aussi longue, contrairement à une session de thérapie virtuelle qui dure de 30 à 40 minutes. L’autre avantage de ce dispositif est de pouvoir potentiellement traiter toute forme de trouble car les possibilités de création d’un monde artificiel sont illimitées. La VR obéit aux mêmes principes que les thérapies comportementales et cognitives, les anxieux sont exposés à des situations qu’ils jugent anxiogènes ou stressantes, à la seule différence près que la thérapie virtuelle est moins brutale qu’une exposition réelle. 

Quels sont les inconvénients ? 

Le docteur Malbos estime que le taux de guérison du traitement par VR avoisine les 90%. Cependant, cette technique présente des failles telles que le « Virtual reality sickness », ce sont des mouvements trop rapides provocant un état de nausée proche de celui du mal des transports. Néanmoins, cet effet est contrôlé si on demande aux patients de bouger lentement et de tourner doucement. Le second défaut demeure dans son aspect «  virtuel », il est difficile de reproduire certains cas, par exemple, dans le cadre d’une phobie de l’avion, en réalité on ne peut pas contrôler la durée du vol ou ses conditions alors qu’en VR on peut tout faire et donc être plus sûre que la réalité. 

Où est-il possible de faire une thérapie virtuelle en France ? 

En France seulement deux centres médicaux proposent de suivre des thérapies virtuelles, le centre hospitalier universitaire de Marseille et le centre hospitalier universitaire de la Pitié-Salpêtrière de Paris. Une séance dure de 30 à 40 minutes et est soumise à la règle du tiers-payant et est donc entièrement remboursée.

La thérapie virtuelle est donc accessible en France mais également partout dans le monde, elle fait parler de plus en plus d’elle et touche de plus en plus de domaines, qui parfois font le buzz. 

Une perspective d’aide au deuil : le cas d’une mère coréenne qui revoit sa fille décédée d’une maladie fait le buzz sur internet 

Une vidéo d’une mère coréenne qui a retrouvé sa fille décédée par la réalité virtuelle a bouleversé plus d’un millions d’internautes sur YouTube et suscité de vifs débats. En effet, le problème serait d’entretenir un lien factice avec l’être disparu et ainsi entrainer la confusion dans l’esprit de la personne endeuillée. 

Une question d’actualité qu’il est légitime de se poser, celle du recours à la thérapie virtuelle dans le cadre des personnes décédées aux suites du coronavirus dans les hôpitaux. Ce procédé accorderait aux familles la possibilité faire les adieux qu’ils n’ont pas eu l’occasion de faire à leur proche décédé n’étant pas pu être présents du fait d’une possible contamination. Cela leur permettrait d’accepter plus facilement le deuil, comme c’est le cas pour cette mère coréenne.

La réalité virtuelle utilisée comme thérapie pour les victimes d’agression sexuelle

Selon un article du magazine realite-virtuelle.com, le laboratoire de cyberpsychologie de Gatineau au Canada a utilisé la réalité virtuelle pour confronter les victimes d’agression sexuelle aux évènements traumatiques qui leurs sont arrivés. Cette confrontation virtuelle permettrait aux victimes de lutter contre le stress post-traumatique. 

Cette thérapie est faite de façon progressive par les psychologues qui procèdent par paliers afin d’accompagner au mieux le patient dans le processus de guérison. 

La thérapie virtuelle ouvre de vastes perspectives d’avenir et de multiples recherches sont effectuées, c’est par exemple le cas du laboratoire application de réalité virtuelle de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal qui tente d’utiliser ce procéder dans le traitement de patients atteint de schizophrénie. Les grands jours de la thérapie par réalité virtuelle sont encore devant elles. 

Cécile PIEPLU

M2 Cyberjustice – Promotion 2019/2020

Sources

VIDEO montrant et expliquant le phénomène : http://www.leparisien.fr/video/video-grace-a-la-realite-virtuelle-une-mere-revoit-sa-fille-decedee-12-02-2020-8258127.php?fbclid=IwAR0RXmasuOdJ06eNZwheEFWY0CxGNXQ3Wmn8nN-Sm6PseimGA3OK7JpJstA

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