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François Rabelais disait « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Jadis ce médecin et écrivain de renom voyait déjà les potentiels dangers de la science et essaya déjà de nous mettre en garde. Mais hélas, en observant l’évolution ahurissante de la science et la technologie, il s’avère que cette mise en garde n’est malheureusement pris e en compte. Le monde moderne dans lequel nous vivons aujourd’hui aiguillonné des innovations technologiques et numériques laisse entrevoir que les règles font inéluctablement défaut. Un milieu en perpétuel développement auquel devrait impérieusement prendre en compte l’éthique. Accepter les innovations et les prouesses de la technologie sans aucune considération morale revient à renier l’avenir de l’humanité. Que ce soient les OGM (Organisme Génétiquement Modifié), le clonage, les bombes à impulsion magnétique ou nucléaires, qui créés au départ soit pour améliorer la vie de l’homme soit pour sa sécurité, représentent aujourd’hui un réel danger pour l’homme. Plus jamais l’humanité est menacée , l’avenir s’assombrit, d’où l’urgence de se questionner sur le dessein et l’envergure de toutes ces innovations qui mettraient hypothétiquement notre avenir en péril. Devrait-on accepter toutes ces créations sans recule. A quoi bon d’en accepter si elles devraient compromettre l’avenir et nous égarer de la raison ?


La technologie au service de l’homme : Où en sommes-nous ?


Selon un article du journal du net, l’humanité va bientôt se doter d’une quinzaine d’innovations qui combien salutaires et impressionnantes mais font tout de même froid au dos rien qu’en pensant aux conséquences sur l’être humain. Que ce soit la lentille zoom qui va augmenter la capacité humaine à avoir une belle vue comme l’aigle ; ou la nanotechnologique qui s’invite dans l’industrie alimentaire et va modifier génétiquement nos aliments, il y’a de quoi à s’inquiéter. Même si les responsables estiment que ces recherches ont estimé les réalisées dans l’optique d’augmenter les valeurs nutritives de nos aliments. A ce sujet une question demeure en suspens ne mangeons-nous pas bien actuellement ?

L’embarrassante question du clonage et des êtres génétiquement modifiés


Certes, l’un des grands rêves de l’homme a toujours été de parvenir à créer un être qui lui ressemble. Le milieu scientifique est d’ailleurs très controversé sur ce sujet. Depuis plus de 20 ans, il y’a eu les premières tentatives du clonage sur les animaux avec des résultats peu probants. Ainsi, l’année 2018 a été ébranlée par ce sujet. Nous nous souvenons de l’affaire des scientifiques chinois qui sont parvenus à cloner deux singes génétiquement identiques par ce procédé. Cependant à la fin de l’année a été marquée par les bouleversantes nouvelles du chercheur chinois He Jiankui. Ce chercheur qui dirige un laboratoire à Shenzhen en Chine a annoncé la naissance des jumelles dont l’ADN a été modifié en arguant que cette opération a pour objectif de les rendre résistantes au virus du sida, dont les parents étaient porteurs. Cette nouvelle a suscité un tollé et un sentiment de consternation dans le monde à la fin de l’année 2018. D’ailleurs les pairs de ce chercheur, d’environ 122 scientifiques ont tous condamné cet acte ignoble en le qualifiant de la « folie ». Il n’en demeure pas moins que l’Université de sciences et technologie où il le chercheur travaillait, dit considérer ces recherches comme « une grave violation de l’éthique et des normes universitaires ». Cependant, le scientifique auteur de cette scandaleuse expérience a pour sa part défendu son travail dans une interview, en estimant vouloir aider les familles porteuses de maladies génétiques. « Nous pensons que l’éthique est dans notre camp. En rappelons l’expérience de Louise Brown », le premier bébé né par fécondation in vitro en 1978, « les mêmes peurs et les mêmes critiques se répètent aujourd’hui », a-t-il aussi déclaré face à ces critiques pour justifier ses travaux.

Quid des mesures déjà prises pour l’implication d’éthique dans les innovations scientifiques et technologiques ?


Evidemment l’innovation a été toujours le crédo et guide l’esprit scientifique. Comme l’avait annoncé Rabelais, l’esprit scientifique sous le prisme de la recherche perpétuelle de la vérité afin d’assurer une belle condition de vie à l’humanité pourrait nous éloigner inexorablement de l’éthique.
Heureusement l’Union Européenne a pris quelques mesures dans ce sens afin d’harmoniser les pratiques européennes. Un projet dénommé SATORI (Stakeholders Acting Together On the ethical impact assessment of Research and Innovation) doit développer un cadre éthique commun où les approches et les valeurs seraient les mêmes pour tous. De quoi à harmoniser des pratiques qui diffèrent très souvent d’un Etat-membre à un autre.
Dix-sept parties prenantes issues du monde scientifique entre-autres (Centre for the promotion of science, Scientific research centre of the Slovenian academy of sciences and arts), mais aussi de l’industrie (Associazione italiana per la ricerca industriale), de la société civile, du monde universitaire (University of Twente, De Montfort University), ainsi que 12 États-membres sont impliqués dans ce projet. L’objet principal de ce projet est d’assurer le respect des lois nationales et des principes éthiques dans les recherches et l’innovation, grâce à un cadre commun. L’Union européenne consciente que l’avancée technique est importante a mis en place un cadre normatif pour contenir son expansion rapide, tout en lui permettant de se développer dans les meilleures conditions.


En somme, il n’appartient pas qu’aux scientifiques et technologues de décider du sort de notre humanité. Bien entendu, nous saluons toutes ces admirables innovations dans notre quotidien. Nous devons juste faire attention et intégrer l’éthique dans les inventions, une prise en compte de valeurs sociétales et de bonnes moeurs s’imposent sinon la race humaine tend vers la perdition.


NGBASSINGA ANGAHOT Bienvenu
Master 2 Cyberjustice – promotion 2018-2019


Sources :
Sophie Pellé, Bernard Reber Éthique de la recherche et innovation responsable éditions, ISTE 2016.
Dalloz IP/ IT / Septembre 2017
Image : https://usbeketrica.com/article/la-bioethique-depassee-par-les-innovations-technoscientifiques
Rabelais François est un écrivain, moine et grand humaniste français (1483 ou 1494 et mort en 1553) auteur du célèbre citation : « la sagesse ne peut entrer d’un esprit méchant, science sans conscience n’est que ruine de l’âme » extrait du Pantagruel.
https://www.journaldunet.com/economie/magazine/1127489-15-innovations-technologiques-bientot-disponibles/1127493-lentilles-zoom
https://www.letelegramme.fr/monde/bebes-ogm-singes-clones-la-chine-face-a-la-bioethique-27-11-2018-12145884.php
https://voixdeurope.wordpress.com/2017/07/05/projet-satori/
https://www.contrepoints.org/2017/07/11/294535-projet-satori-donner-cadre-ethique-a-leurope

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