Le 21 juillet dernier, le président américain Joe Biden, âgé de 81 ans, a retiré sa candidature pour les élections présidentielles prévues en novembre 2024. Ce retrait a ainsi permis à la vice-présidente Kamala Harris d’entrer officiellement dans la course présidentielle. Cette dernière a immédiatement reçu le soutien de plusieurs personnalités politiques, telles que le président actuel Joe Biden ou encore Barack Obama.
De nombreuses célébrités ont également apporté leur soutien à Kamala Harris. Elle a ainsi obtenu l’accord de Beyoncé l’autorisant à utiliser une de ses chansons pour sa campagne présidentielle, cette dernière étant très sélective quant à l’utilisation de ses œuvres. De plus, la rappeuse Megan Thee Stallion soutient l’actuelle vice-présidente en appelant explicitement à voter pour elle et a même interprété certaines de ses chansons durant un meeting de la candidate démocrate à Atlanta le 30 juillet dernier. Peu après, le rappeur Quavo est également monté sur scène afin d’apporter, à son tour, son soutien.
Quant à sa campagne présidentielle, Kamala Harris est très active sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur un compte Tiktok (@kamalahq). En effet, son équipe de campagne publie régulièrement des vidéos sur des musiques populaires pour accroître sa notoriété. En parallèle, elle cible son adversaire républicain Donald Trump en utilisant des extraits vidéo ou des photos de lui ou de son programme, afin de mettre en lumière ce qu’elle compte faire différemment.
Ce compte possède plus de trois millions d’abonnés et obtient des millions de vues à chaque publication.
Présente sur les réseaux sociaux, elle parvient à mobiliser davantage la jeunesse. En tant que femme de couleur, elle incarne aussi un symbole d’espoir pour les minorités ethniques. Sa campagne adopte ainsi une stratégie numérique visant à toucher les jeunes électeurs et les communautés sous-représentées, en diffusant des messages ciblés, en partageant des moments de sa campagne, et en interagissant directement avec ses électeurs.
Chaque publication n’est pas simplement un message politique, mais une opportunité de créer du contenu viral qui peut toucher un public encore plus large. La présence accrue sur ces plateformes permet donc à Kamala Harris de construire une relation plus authentique et directe avec ses électeurs, tout en adaptant son discours aux tendances et aux préoccupations du moment.
Cette campagne présidentielle se déroule alors en partie sur les réseaux sociaux, ce qui en fait un élément crucial pour atteindre et mobiliser les électeurs. On connaissait jusqu’à maintenant la « Trumpmania », ou encore le « Make America Great Again » (MAGA) du côté du parti républicain. Toutefois, il faudra désormais compter sur le parti démocrate mené par Kamala Harris avec son mouvement « Kamalamania » pour rivaliser.
Il semblerait que cet engouement envers Kamala Harris déstabilise les plans de Donald Trump, qui a décidé de réagir en s’attaquant notamment à l’apparence physique de son adversaire. Le 31 juillet, lors d’un échange avec des journalistes à Chicago, il accuse sa rivale de se proclamer noire uniquement à des fins politiques, il va même jusqu’à assurer que « elle était indienne à fond et, tout d’un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire ».
Il tente également de minimiser ses chances en lançant qu’il ne parlait que de Joe Biden jusqu’à maintenant et qu’il ignorait son nom « à elle », au cours d’un meeting de campagne en Pennsylvanie. Puis, il a ajouté que la nouvelle candidate démocrate utiliserait un faux accent du Sud des Etats-Unis lorsqu’elle s’exprime.
Enfin, lors d’un autre événement en Caroline du Nord, il l’a accusé de soutenir l’« exécution de bébés » en raison de son appui au droit à l’avortement.
La stratégie démocrate semble fonctionner puisque les sondages montrent un fort gain de popularité envers Kamala Harris.
Selon un sondage Ipsos pour ABC News, publié le 28 juillet, l’intérêt pour Kamala Harris a considérablement augmenté après le retrait de Joe Biden. Harris est maintenant jugée favorablement par 43% des Américains, contre 42% d’opinions défavorables. Une semaine plus tôt, elle était à 35% de popularité avec 46% d’opinions négatives.
Les électeurs indépendants, ceux qui ne s’identifient pas comme républicains ou démocrates, ont particulièrement changé d’avis. En effet, 44% d’entre eux la voient désormais positivement, comparé à 28% la semaine précédente. Les démocrates se montrent également enthousiastes à 88% à l’idée de sa candidature, contre 82% des républicains pour Donald Trump.
Quant à Trump, il est jugé défavorablement par 52% des sondés, contre 36% d’opinions favorables, une baisse par rapport à ses 40% précédents.
En termes d’intentions de vote, bien que l’écart précédent de 6 points se soit réduit, Trump devance encore Harris avec 49% contre 46% selon un sondage SSRS pour CNN.
Toutefois, une différence notable est apparue depuis le retrait du Joe Biden, étant donné que 50% des électeurs de Kamala Harris déclarent qu’il s’agit d’un vote d’adhésion plutôt que d’un vote en opposition à Donald Trump, comparé à seulement 37% pour Joe Biden en juin.
Enfin, les sondages donnent une indication sur les intentions de vote, mais ce sont les débats qui les confirment. Il est donc important de noter que les deux candidats débattront ensemble pour la première fois le 10 septembre prochain, sur la chaîne ABC.
Noor RAFOUK
M2 Cyberjustice – Promotion 2023/2024
Sources :
